Colère des contractuels à N’Zérékoré : « pas d’argent, pas de cours, pas d’évaluations de fin d’année… »

Après 7 mois de cours sans salaires ni primes d’incitation, des enseignants contractuels communaux ont pris d’assaut les rues de N’zérékoré ce mercredi, 26 avril 2023. De la Direction préfectorale de l’éducation (DPE) de la Commune, en passant par la préfecture, les protestataires ont dénoncé leurs conditions de vie et de travail plus que jamais précaires. Ils menacent de boycotter la tenue des évaluations de fin d’année dans les écoles publiques, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

« Pas d’argent, pas de cours, pas d’évaluation de fin d’année, pas d’examen », sont les slogans que les enseignants contractuels communaux ont scandé à DPE, à la préfecture et à la commune. Ils exigent des autorités éducatives le paiement de leurs arriérés de salaire, entre-autres.

Moriba Douolamou, coordinateur régional des enseignants contractuels

« Depuis le mois d’octobre, la patrie mère nous a fait appel pour nous présenter sous le drapeau, pour défendre l’honneur de la République de Guinée. Et depuis ce temps, l’État n’a pas encore pensé aux enseignants contractuels que nous représentons ici. C’est seulement au mois de janvier, lorsqu’encore les voix avaient commencé à monter, que l’État est venu enrôler l’ensemble des enseignants contractuels de Guinée et on nous a donné le prix de savon, soit un million de francs guinéens. Et depuis lors, de grandes promesses ont été faites et ces promesses-là nous disaient qu’on allait être payé dans un bref délai. Depuis le mois de janvier et nous sommes au mois d’avril, jusqu’à présent l’État n’a pas joué son rôle », a déploré Moriba Douolamou.

Très déterminé dans le mouvement, Tamba André Léno se moque de leur intégration à la fonction publique, mais exigé le paiement des salaires. « Je suis là ce matin pour revendiquer nos arriérés de 7 mois de cours. Je ne suis pas là pour revendiquer l’intégration à la fonction publique. Je m’en moque déjà de leur intégration. Ils n’ont qu’à payer nos arriérés. C’est ce qui nous incombe maintenant là. Pas d’argent, pas de cours, pas d’évaluation de fin d’année, pas d’examen », a martelé Tamba André Léno, chargé de cours de Géographie au lycée Félix Roland Moumié.

Prenant la parole, le coordinateur régional des enseignants communaux de N’zérékoré, a demandé aux cadres de la DPE d’être leur interprète auprès de leur hiérarchie. « Chères autorités, il faudrait que vous soyez l’interprète fidèle de la coordination des enseignants contractuels de Guinée devant les grandes autorités nationales pour dire que vraiment, ça ne travaille pas, ça enseigne pas bien. Pourquoi ? Parce que les enseignants qui sont là sont affamés. Il y a certains qui n’ont pas mangé depuis une semaine, il y a certains qui sont délogés, il y a certains dont les enfants ont été vidés des écoles privées, et aussi il y a certains qui ont été abandonnés par leurs femmes parce qu’ils n’ont rien. Si tu n’es pas en mesure de payer le prix de la popote, est-ce que tu es un homme ? »

Pour terminer, Moriba Douolamou, a lancé une invite à ses collègues. « Chers collègues enseignants contractuels, j’invite tout le monde à la retenue et à la non-violence. Allons sûrement, comportons-nous en cadres. Le cadre, c’est la patience », a-t-il lancé.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com 

Tél :+224620166816/666890877

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