Un jeune tué à Bambéto (Conakry) : « je veux juste que les autorités appliquent la loi, qu’il paie pour son crime »

Mamadou Oury Diallo, âgé de 18 ans, est décédé à la suite d’une agression dans la journée d’avant-hier, mardi 25 avril 2023, à Bambéto, dans la commune de Ratoma. Selon sa maman, l’apprenti chauffeur aurait été tué par un autre jeune homme, connu sous le nom de Oury Ndiaye avec qui il avait un antécédent. Alors que le présumé auteur du meurtre est mis aux arrêts, la mère du défunt réclame justice pour son fils, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon les informations confiées par sa maman, cet aîné d’une famille de deux enfants a été assassiné dans la matinée du mardi à Bambéto au moment où il rejoignait son maître chauffeur. Mariama Djan Diallo, mère de la victime, raconte l’origine du malentendu né depuis quelques jours.

Mme Mariama Djan Diallo, mère de Mamadou Oury Diallo, tué à Bambéto

« Le jour de la Nuit du Destin, mon fils a quitté Tombolia pour venir faire la fête chez ma maman ici à Bambéto.  Après la prière, il est venu avec une fille qu’il m’a présentée comme étant sa fiancée. On est restés jusqu’à 18 heures. Je l’ai raccompagné. Selon ce qu’il m’a dit, ce même jour vers 20 heures, il y a un jeune dans le quartier qui lui a confié la clé de sa chambre. Mais, il a dit au jeune qu’il rentrait se coucher puisqu’il devait sortir le lendemain. Le jeune lui a dit qu’il n’allait pas durer, de tenir la clé. Il est resté longtemps, comme il n’a pas vu le jeune, il a décidé d’aller se coucher. Mais avant, il a confié la clé à un autre jeune. Quand il rentrait à 21 heures, il a croisé le propriétaire de la clé. Ils sont revenus ensemble pour reprendre la clé. Arrivés sur les lieux, ils ont trouvé son assassin, qui s’appelle lui Oury Ndiaye, assis au dehors. Lorsque mon fils a frappé à la porte, le jeune qui l’a tué a dit : fait doucement, il ne faut pas crier dans mes oreilles. Mon fils lui a répondu : grand, tu veux me rendre la vie difficile, sinon moi je fais doucement, mais si je frappe à la porte doucement, l’autre dort, il ne pourra pas entendre mon appel. C’est alors qu’il a dit que mon enfant s’est foutu de lui, il s’est levé, il lui a donné un coup de pied, il est tombé. Quand il s’est levé, il lui a dit : grand regarde comment tu as sali ma tenue, son grand lui a répondu, comme c’est ce qui te préoccupe, si moi je ne meurs pas aujourd’hui, je vais te tuer. Il lui a donné un deuxième coup qui a provoqué une entorse de son bras. Quand Ndiaye voulait encore lui donner un troisième coup, mon fils l’a évité. Ce dernier est tombé, il a eu des égratignures. Le lendemain, Ndiaye est parti porter plainte contre mon fils à la police. Quand les agents sont venus avec la plainte, ils étaient étonnés de constater que le plaignant était plus âgé que Oury. Ils lui ont juste dit de se présenter à la police. Mon frère a dit à ma maman de ne pas s’inquiéter, que c’est plutôt nous qui devrions porter plainte contre le jeune puisqu’il est plus âgé que notre fils et il l’a aussi blessé […] », a-t-elle raconté.

Poursuivant, Mariama Djan Diallo a dit que c’est finalement ce mardi que l’affaire a dégénéré. « C’est ainsi que mon fils est venu me trouver, il m’a dit qu’il allait partir le dimanche à la maison. Je lui ai dit d’accord. Le dimanche, il n’est pas venu, il m’a dit qu’il avait mal aux épaules. Je lui ai dit de tout faire pour qu’il vienne à la maison avec sa jeune sœur qui devait partir à l’école. Il m’a dit qu’il allait d’abord passer voir son maître avant de venir à la maison. Hier matin, mardi 25 avril, quand il s’est levé, il voulait partir chez son maître, il ne savait pas que Oury Ndiaye l’attendait entre les camions. Quand mon fils est arrivé, il a pris un caillou pour le cogner au niveau de la nuque. Ensuite, il l’a frappé au sang. Les gens l’ont pris pour l’amener à l’hôpital Jean-Paul 2. Mais selon ce qu’on m’a dit, il n’a même pas fait 2 minutes, il a rendu l’âme. Toute la journée je n’avais pas de ses nouvelles jusqu’à 19 heures.  J’ai eu peur, je me suis dit, est-ce qu’il n’a pas été enfermé par le jeune puisqu’il n’a pas répondu à la convocation de la police. Je suis restée dans cette inquiétude, mon frère m’a appelé pour me dire que mon fils a été tué. C’est quelqu’un d’autre qui a informé mon frère qui est allé vérifier et effectivement, c’était mon fils. Après l’hôpital, mes frères l’ont trouvé sur les lieux du crime, il était assis là-bas comme personne ne l’ose ici dans le quartier. Il n’a pas fui. C’est de justesse que mes frères l’ont retiré des mains des jeunes qui voulaient le lyncher. Ils l’ont amené au commissariat de police qui est à côté de Prima », a-t-elle.

La pauvre dame, meurtrie dans l’âme, souhaite auprès des autorités que justice soit rendue. « Il a promis et il l’a fait. Mon fils ne lui a rien fait. Il l’a tué parce qu’il est plus fort que lui. Moi, je ne vais pas le tuer et je ne veux pas qu’il soit tué par qui que ce soit. Je veux juste que les autorités appliquent la loi sur lui et qu’il paie pour son crime », a-t-elle conclu.

À rappeler que ce phénomène d’insécurité devient récurrent ces derniers temps dans la commune de Ratoma. Le dernier cas remonte à la nuit du mardi au mercredi, 26 avril 2023, au quartier Nassouroulaye à Cosa) où un jeune homme a été tué par son ami et voisin à travers un coup de poignard sur le cou.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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