Masculinité positive : le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée sensibilise les élèves de l’école primaire de Lambanyi

Le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, en partenariat avec Plan International Guinée, a organisé ce samedi, 29 avril 2023, une session d’échange avec les élèves de l’école primaire de Lambanyi sur la thématique : masculinité positive. La démarche vise à amener les jeunes garçons à mieux collaborer avec les jeunes filles dans leurs prises de décision en milieu scolaire, social et familial. La rencontre a connu une forte mobilisation des élèves de ladite école, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Comment prévenir les violences perpétrées par des hommes contre les femmes ? C’est autour de cette problématique que le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée a échangé avec les élèves de l’école primaire de Lambanyi pour les sensibiliser et les encourager à partager leur savoir-faire avec les femmes. Et, c’est Oumou Khaïri Diallo, Responsable programme du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, qui a présidé cette rencontre avec les élèves.

Oumou Khaïri Diallo, Responsable programme du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée

« Ce matin, nous sommes à l’école primaire de Lambanyi pour discuter avec les élèves sur la thématique de la masculinité positive. Aujourd’hui, nous les rencontrons pour leur expliquer l’importance d’avoir les femmes comme les alliés de vie. En fait, notre société a connu plusieurs violences qui sont généralement perpétrées envers les femmes. Donc, il est vraiment important que ces enfants-là sachent que ce n’est pas parce qu’ils sont hommes, qu’ils ont le droit de déployer une force physique sur une femme. Il est important qu’ils considèrent ces jeunes filles qui évoluent avec eux dans les salles de classe comme des collègues, des partenaires de travail, des amies ou des compagnons de vie. Qu’ils sachent qu’il est important d’avoir ces filles à leur côté dans leur processus d’émancipation et dévolution, au lieu de leur considérer comme des sous-êtres sur lesquelles il faut déployer une force. Donc, c’est une sorte de prévention à toutes ces violences que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Il est important dans 5 ou 10 ans qu’on ait une société où les femmes ne seront plus marginalisées, violées, où elles auront cet environnement qui leur permettra d’avoir l’autonomie de faire valoir leur compétence et d’exprimer leurs opinions librement… C’est un projet qu’on a débuté, il y a de cela deux ans, et qui va être continué dans le temps. On vise plusieurs écoles mais aussi des secteurs informels comme les ateliers de coiffure, les salons, les endroits où garent les motards ou même dans les ateliers mécaniques. L’importance, c’est une plus large diffusion que possible sur la condition de la femme et la position que devrait avoir la femme dans la société pour que les mentalités changent. Nous allons repasser dans cette école pour un suivi qui va être à long terme », a-t-il indiqué.

Du côté des élèves, Fatoumata Binta Diallo, élève en classe de 6ème, a dit avoir appris beaucoup de choses qu’elle ignorait sur le respect du droit de la femme.

Fatoumata Binta Diallo, élève en classe de 6ème année

« Moi j’ai compris dans l’exposé de Madame Oumou Khaïri que toutes les femmes ont le droit de travailler comme les hommes, alors que moi je ne savais pas ça. Avant, je me demandais pourquoi les femmes ne peuvent pas travailler comme les hommes. Il y a des gens, s’ils voient les filles en train d’exercer le métier de mécanicien, ils disent : non, ce travail n’est pas pour les filles, c’est pour les garçons. Mais, aujourd’hui, j’ai bien compris que toutes les filles ont le droit de travailler comme les garçons. Les garçons pensent comme ils ont la force plus que les filles, qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, alors que les femmes ont le droit de faire comme eux », a-t-elle dit.

Abondant dans le même sens, cet autre élève de la 6ème année, Mohamed Bangoura, s’est engagé à mettre en application les conseils donnés par le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée.

Mohamed Bangoura, élève de la 6ème

« J’ai compris que les hommes n’ont pas le droit de violer les femmes ou de faire du mal aux femmes. Que les femmes ont le droit de travailler comme nous les garçons et que nous avons tous nos droits et devoirs. J’ai compris que les hommes n’ont pas le droit de frapper les femmes. Mais, j’ai compris également que les femmes doivent respecter leurs maris. J’ai compris aussi que les femmes ont le droit d’exprimer leur sentiment aux garçons. Après cette rencontre, je vais exécuter les conseils donnés par le club des jeunes filles leaders de Guinée », s’est-il engagé.

Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com

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