Journée mondiale de la liberté de la presse : des journalistes de Boké expliquent leurs difficultés quotidiennes

C’est une journée instituée en décembre 1993 par L’ONU. Elle permet aux journalistes du monde entier de revoir leur situation dans la recherche, le traitement et la diffusion de l’information. Mais aussi aux gouvernants de revoir leurs relations avec les Hommes de presse, notamment dans le domaine de la liberté d’expression ou encore de la sécurité des journalistes. Dans la préfecture de Boké, aucune activité n’a été organisée pour la circonstance, mais le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture a tendu son micro à quelques confrères pour recueillir leurs avis.

Amadou Camara, chef de station de la radio rurale de Boké

Amadou Camara, chef de station de la radio rurale de Boké, revient sur les difficultés des journalistes basés au Kakandé. « Nous qui sommes dans la région de Boké, nous pouvons décrire la situation avec des hauts et des bas. Je parle de hauts parce qu’actuellement, il y a des jeunes qui s’intéressent à ce métier et ils sont de plus en plus nombreux. Ils se battent pour bien faire leur travail. Mais nous constatons aussi qu’il y a des dérapages. Au niveau de l’Etat, ce sont les services de sécurité qui agressent les journalistes. Et cela ternit l’image de l’Etat. Ensuite, il y a les conditions de vie des journalistes. Là aussi, il faudrait que les patrons de presse paient mieux les reporters. Ça évite aux jeunes d’être des journalistes alimentaires. C’est pour cela que je demande à ces jeunes de se former et d’aller doucement pour éviter de faire du tort aux autres », dit-il.

Mamadou Bah, journaliste reporter au groupe de presse Djoma médias de Boké

Mamadou Bah, journaliste reporter au groupe de presse Djoma médias de Boké, relève quelques problèmes rencontrés sur le terrain. « Les journalistes reporters rencontrent d’énormes difficultés dans la recherche de l’information. On est exposé à tout. Parfois, nous sommes victimes de violences de la part des services de sécurité. Mais surtout, ce n’est pas facile d’avoir accès à l’information avec certaines sources ; surtout, ce n’est pas facile avec certaines institutions. L’autre problème, c’est avec nos employeurs. Le plus souvent, le traitement que nous avons ne nous permet pas de travailler convenablement. C’est ce qui pousse certains jeunes à faire certaines pratiques. J’interpelle donc les patrons de presse de revoir ce côté pour permettre aux journalistes d’être plus productif », conseille-t-il.

Dans la préfecture de Boké, aucune activité n’a été organisée. Une situation qui serait due à un problème interne entre les acteurs de la corporation. C’est ce que soutient Amadou Camara. « Quand il s’agit de l’union des journalistes de Boké, à ce niveau que le bât blesse, l’organisation nous manque beaucoup ; si non, même dans le cadre de cette journée, on pouvait faire quelque chose : des sensibilisations à travers des émissions dans les différents médias sur place, un point de presse au moins. Quand-même, on allait se retrouver en confrères pour faire une activité. Je crois que le syndicat qui a été mis en place ici devait jouer ce rôle », a dit le chef de station de la radio rurale de Boké.

Depuis Boké, N’Diaré Diallo pour Guineematin.com.

Tél. : 628-98-49-38

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