N’Zérékoré : des jeunes prennent leur destin en main pour désenclaver le quartier Horoya Gbantié

Le quartier Horoya Gbantié, un des plus enclavés de la commune urbaine de N’zérékoré, est aujourd’hui confronté à un manque criard d’infrastructures de base, notamment d’ouvrages de franchissement. Pour y accéder, il faut faire plusieurs détours. Ce qui rend les frais de transport très élevés pour des citoyens qui tirent le diable par la queue. Une situation qui inquiète les habitants mais qui ne comptent pas croiser les bras devant des autorités du quartier, accusées d’inertie. Malgré leurs maigres moyens, ils ont engagé des actions pour désenclaver le quartier, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Munis de brouettes, de pelles, de pioches et d’autres matériels de construction, les jeunes de Horoya Gbantié sont décidés à désenclaver leur quartier. Ils disent avoir attiré l’attention de leur chef de quartier sur leurs préoccupations, sans succès. Désormais, ils vont prendre leur destin en main.

André Sagno, citoyen de Horoya

Trouvé en train de remplir les nids de poules avec des pierres sur les points d’entrée du quartier, André Sagno explique les motifs de leur présence. « Notre présence ici est due à plusieurs choses. Parce que nous sommes des jeunes du quartier de Horoya 1, communément appelé Horoya Gbantié. C’est parce que nous avons vu que la population de Horoya, dans l’ensemble, souffre énormément et que nous sommes à l’abandon. Cela est dû à quoi ? Cela est dû à la gestion catastrophique du conseil de quartier. Parce que le chef de quartier ne s’occupe pas de sa population, il a abandonné la population. C’est pourquoi, nous jeunes du quartier, nous nous sommes rassemblés pour prendre une décision, c’est-à-dire prendre notre destin en main. Voilà pourquoi nous avons fait une contribution volontaire pour acheter du ciment afin qu’on puisse réparer nos routes. Parce que nous faisons ces travaux sur fonds propres. Ce n’est pas le bureau qui nous finance. C’est notre propre argent. Ce sont les petites collectes que nous venons d’associer pour faire ce devoir de citoyenneté », a expliqué le jeune homme.

Après avoir effectué ces premiers, notre interlocuteur interpelle les responsables du quartier et les bonnes volontés. « C’est compte-tenu de ça que nous demandons à l’autorité compétente de nous assister. Bien que nous soyons dans un quartier dynamique, nos routes sont délabrées. On n’a pas de routes et nous sommes sans situation. Aujourd’hui, nous lançons un appel aux personnes de bonne volonté de nous venir en aide afin d’arranger nos coins. Aujourd’hui, nous n’avons pas de chef de quartier. Nous demandons à mettre un chef de quartier pour pouvoir être à côté de ses citoyens », a-t-il lancé.

Joseph Kaman Dramou, jeune du quartier

Pour Georges Kaman Dramou, un jeune très écouté dans le quartier, le chef de quartier ne se préoccupe pas de leurs innombrables difficultés. « Actuellement, nous avons un chef de quartier qui n’est jamais tranquille. Il est commerçant et il veut diriger le quartier. Aujourd’hui, si nous enregistrons un cas de décès, les collectes que les chefs font, au lieu de présenter tout et compatir à la douleur de la famille éplorée, ils arrivent à soustraire quelques montants dedans et ce qu’on présente maintenant à la famille est petit. Ce qui frustre les gens ici. Voilà pourquoi nous avons décidé de prendre notre destin en main pour demander le départ du chef de quartier. On voit que N’Zérékoré a le courant électrique, mais notre quartier n’en a pas. On n’a pas de routes. Ensuite, on n’a pas de terrain de football, on n’a pas de maison de jeunes et on a aussi un problème de cimetière. Le chef de quartier qui est là, lorsque vous êtes en conflit, au lieu de trouver un terrain d’entente, il appelle directement les autorités ou il appelle la gendarmerie ou la police. Vu l’état de notre route, très critique, la jeunesse a décidé… On est sortis, nous avons fait un recouvrement. Les personnes de bonne volonté ont contribué 10 mille GNF chacun, c’est sur ce aujourd’hui on a pu acheter quelques sacs de ciment et on est en train de faire ce pont-là. Le quartier Horoya a 6 secteurs et les routes qui mènent à ces secteurs sont en mauvais état. L’accès est très difficile. Les gens dévient le quartier et même les conducteurs de taxi moto, eux ils gonflent le prix pour envoyer un client au quartier. Parce que selon eux les routes ne sont pas bonnes et il faut dévier, et cela consomme beaucoup d’essence. Nous souffrons énormément dans ce quartier », a fait savoir Georges Kaman Dramou.

En attendant la réaction de l’Etat, la jeunesse de Horoya Gbantié interpelle le président de la délégation spéciale sur leurs préoccupations.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tel : +224 620 166 816/666 890 877

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