Détournement présumé à la SOFIG : Balla Diallo jugé à la CRIEF pour plus de 2 milliards GNF

Balla Diallo, ancien caissier principal de la SOFIG

Le procès de Balla Diallo, caissier principal de la Société financière et industrielle du golfe (SOFIG) s’est ouvert ce jeudi, 8 juin 2023, devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Il est jugé pour des faits présumés d’abus de confiance et d’abus de biens sociaux portant sur une somme de 2 milliards 300 millions de francs guinéens au préjudice de la SOFIG. Répondant aux questions de la Cour, le prévenu a reconnu en partie les charges qui pèsent sur lui, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters

Balla Diallo, qui occupait le poste de caissier principal de la SOFIG pendant 12 ans, a dit à la barre qu’en tant que responsable de la caisse de la société, il reconnait la disparition du montant incriminé. Cependant, il soutient n’avoir touché aucun franc des 2 milliards 300 millions de francs guinéens.

Balla Diallo, ancien caissier principal de la SOFIG

« Je reconnais les faits en tant que chef responsable de caisse. Sinon, l’argent, je ne l’ai pas utilisé, je ne l’ai pas touché. J’ai été engagé au sein de la SOFIG en 2000. Je suis venu à cette société en 2018 où j’ai trouvé un blanc qui m’a accordé un stage. Moi, je suis resté, un autre est venu, un américain. C’est celui-là qui m’a engagé en 2000. En 2001, j’ai pris la caisse principale. J’ai géré pendant 12 ans. Je n’ai pas eu de problèmes. C’est à la suite de ça qu’on m’a envoyé une assistante et en 2021, je suis tombé malade, la maladie m’a fatigué, j’ai failli perdre ma vision. J’ai fait 4 mois sans venir au bureau. En fin d’année, j’ai remarqué qu’il y a eu une différence. Je n’ai pas déclaré à la direction et cet écart portait sur un milliard 600 millions de francs guinéens. Ces derniers temps, il y a eu un nouveau financier, ils m’ont appelé quand j’étais sérieusement malade pour lui dire de venir au bureau pour faire le pointage. J’ai dit que je pourrais en ce moment aller au bureau compte tenu de mon état de santé. Mais un jour, le directeur m’appelle pour dire d’aller au bureau pour faire le pointage. Je suis venu, au moment où j’étais dans le bureau du financier, je vois un colonel et 4 policiers. Cette société, j’y ai travaillé pendant 22 ans. J’ai été l’un des meilleurs travailleurs, il y a eu même une réunion pour ça et on m’en a félicité. Quand je viens à 7h 30, je ne quitte qu’à 20h ou 21h. Et c’est dans tout ça que j’ai des maladies. S’il l’écart est allé jusqu’à 2 milliards 300 millions de francs, c’est que là-bas, il y a beaucoup d’enregistrements. La moindre erreur, il y aura des différences, parce chaque matin, tu sors l’argent pour les agences et le soir on te ramène les états financiers. Mais je ne peux vous expliquer comment cet écart est arrivé. S’il y a des écarts, c’est moi qu’on doit demander parce que je suis le responsable de la caisse. Donc, c’est pourquoi, pour cet écart-là, c’est à moi qu’on a demandé les comptes. Selon la direction, il y a eu un écart de 2 milliards 300 millions de francs guinéens, mais je n’ai touché cet argent, je ne l’ai pas utilisé. Je n’accuse personne parce que je n’ai pas vu. Je ne me rends pas responsable ça, je suis responsable de ça, parce que je suis responsable de ça, parce que je suis caissier principal. Je peux rembourser si tel en est le cas en vendant mes biens », a déclaré Balla Diallo.

Après que le prévenu Balla Diallo soit interrogé par toutes les parties, la défense a formulé une demande de mise en liberté provisoire. Mais, la partie civile et le ministère public s’y sont opposés.

Finalement, la Cour a rejeté cette demande de mise en liberté. Elle a renvoyé la procédure au lundi, 19 juin 2023, pour la comparution de la partie civile, représentée par le directeur général de la SOFIG.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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