Accès à l’éducation des personnes handicapées en Guinée : une formation des formateurs en langage des signes

« Il n’existe qu’une seule école spécialisée pour les enfants sourds en Guinée, qui se limite au cycle primaire sans aucune perspective pour les élèves sourds. Ce qui est le plus préoccupant, c’est que les enfants sourds, après plusieurs années de scolarisation dans cette école, ne sont pas en mesure de lire et d’écrire correctement. Il n’y a pas encore d’écoles inclusives pour les enfants sourds dans le pays. Parmi les raisons fondamentales qui expliquent cette situation, on peut citer le manque d’enseignants formés en langage des signes, la non-généralisation de la langue des signes guinéenne et l’absence de programmes de recherche et de développement visant à standardiser les langues des signes guinéennes. De plus, l’enseignement dispensé aux enfants sourds est de mauvaise qualité en raison du manque total de matériel didactique et de supports pédagogiques modernes.. », s’est alarmé Elhadj Alpha Boubacar Diop, le président du mouvement panafricain des personnes handicapées (PANAS).

C’tait à l’occasion d’un atelier de validation du module de formation en langage des signes, hier, mercredi 14 juin 2023, dans un espace hôtelier de Conakry. Ces ateliers ont pour objectif de former des enseignants et des formateurs à la conception visuelle de documents en langage des signes. La cérémonie officielle de lancement a été présidée par Elhadj Facinet Sylla, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, en présence de plusieurs cadres des ministères de l’Action sociale, de l’Enseignement supérieur, de l’Institut national de l’information et de la communication de Kountia avec la participation de 4 organisations de personnes handicapées : le PANAS, le ROPACIDPH, l’AGUIPES et l’AGS.

Elhadj Alpha Boubacar Diop, président du mouvement panafricain des personnes handicapées PANAS

Selon les organisateurs, ces ateliers, qui se dérouleront sur une semaine, visent à éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation d’ici 2030, tout en garantissant un accès équitable à l’éducation pour les personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation de vulnérabilité, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle.

Lors de son discours d’ouverture, Elhadj Alpha Boubacar Diop, président du mouvement panafricain des personnes handicapées, a souligné la situation difficile à laquelle sont confrontées les personnes handicapées, en particulier les enfants sourds et malentendants, en ce qui concerne leur droit à l’éducation.

« Jusqu’à présent, l’éducation des enfants et des jeunes sourds en Guinée demeure à un stade embryonnaire, malgré plus de trois décennies d’existence. Il n’existe véritablement qu’une seule école spécialisée pour les enfants sourds en Guinée, qui se limite au cycle primaire sans aucune perspective pour les élèves sourds. Ce qui est le plus préoccupant, c’est que les enfants sourds, après plusieurs années de scolarisation dans cette école, ne sont pas en mesure de lire et d’écrire correctement. Il n’y a pas encore d’écoles inclusives pour les enfants sourds dans le pays. Parmi les raisons fondamentales qui expliquent cette situation, on peut citer le manque d’enseignants formés en langage des signes, la non-généralisation de la langue des signes guinéenne et l’absence de programmes de recherche et de développement visant à standardiser les langues des signes guinéennes. De plus, l’enseignement dispensé aux enfants sourds est de mauvaise qualité en raison du manque total de matériel didactique et de supports pédagogiques modernes, ainsi que du manque de contrôle de la qualité des programmes pédagogiques ».

Elhadj Alpha Boubacar Diop, président du mouvement panafricain des personnes handicapées PANAS

Pour mieux faire face à cette situation, le mouvement panafricain des personnes handicapées (PANAS) a élaboré un module de formation en langage des signes, en collaboration avec des experts spécialisés dans les questions relatives aux personnes handicapées. Ce module sera intégré dans les écoles de formation des enseignants ordinaires et techniques, ainsi qu’à l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Kountia et à l’École nationale des sourds de Conakry. Les ateliers en cours ont pour objectif de valider ce projet de module de formation en langage des signes et d’organiser une session de formation des formateurs sourds guinéens spécialisés dans la conception graphique et visuelle de documents et de supports en langage des signes, qui se tiendra du 15 au 21 juin 2023 à Conakry.

Dans cette optique, Elhadj Alpha Boubacar Diop a formulé plusieurs recommandations à l’attention des autorités compétentes pour améliorer la prise en charge des personnes handicapées, en particulier des sourds et des malentendants. Il a souligné l’importance de l’implication de tous les ministères concernés dans la prise en compte du handicap et a plaidé pour le transfert de la tutelle des écoles spécialisées au ministère de l’Éducation. De plus, il a appelé à l’intégration de priorités spécifiques liées aux personnes handicapées dans les plans opérationnels et les budgets alloués à l’éducation et à la formation professionnelle.

Elhadj Facinet Sylla, 2ème vice-président du conseil national de la transition CNT

De son côté, Elhadj Facinet Sylla a exprimé son soutien et celui de son institution envers les préoccupations des personnes handicapées. Le 2ème vice-président du Conseil national de la transition (CNT) a également souligné l’importance de la mise en place d’un organe indépendant de surveillance, conformément à la Convention relative aux droits des personnes handicapées, et s’est engagé à réduire les inégalités basées sur le handicap.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél: 622919225

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