Accès à la Justice : l’ONG COGINTA dévoile les résultats du PARAJ à Conakry

C’est dans un réceptif hôtelier de la capitale guinéenne que l’ONG COGINTA a présenté les résultats du projet d’appui au renforcement de l’accès à la justice des personnes les plus vulnérables en République de Guinée (PARAJ) ce mercredi 21 juin 2023. L’atelier a mobilisé des magistrats, des avocats, des défenseurs des droits (Mêmes droits pour tous, l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et avocats sans frontières), le ministre de la Justice et des droits de l’homme, une délégation de l’Union européenne en Guinée mais également les responsables de COGINTA en Guinée, a constaté le reporter de Guineematin.com déployé sur place.

Démarré en novembre 2020, les résultats des travaux du PARAJ ont été dévoilés aujourd’hui aux membres de la chaîne judiciaire guinéenne. Cela a été fait à travers des présentations et deux panels ayant pour thèmes: « l’accès à la justice en République de Guinée (les cliniques juridiques et Maisons de justice) et « l’assistance juridique et judiciaire et le défi de l’aide juridictionnelle en République de Guinée ». Panels à la suite desquels plusieurs questions ont été posées aux trois panelistes.

Dans son discours de bienvenue, la représentante du directeur de COGINTA a rappelé les objectifs du projet PARAJ.

Vanina Eckert, représentante du directeur de COGINTA

« Le projet d’appui au renforcement de l’accès à la justice des personnes les plus vulnérables en République de Guinée (PARAJ) est porteur de deux ambitions: d’une part c’est de développer et étendre sur tout le territoire guinéen le dispositif d’assistance juridique et juridictionnelle gratuite des cliniques juridiques qui sont opérées sous financement européen depuis 2015, par les organisations locales (les Mêmes droits pour tous et l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme et citoyenne). Et d’autres part, c’est d’associer ce dispositif au travail d’information, médiation, conciliation des maisons de justice opérationnelles par COGINTA depuis 2019 sous tutelle du ministère de la justice afin de consacrer un concept de justice de proximité au profit des populations les plus vulnérables en République de Guinée », a indiqué Vanina Eckert.

Au cours des 32 mois qu’à duré le projet, plusieurs actions ont été menées. Marguerite Tewa Camara, coordinatrice du projet PARAJ, revient sur quelques-unes. Et elle exprime sa satisfaction par rapport aux résultats obtenus.

Marguerite Tewa Camara, coordinatrice du PARAJ

« Nous sommes satisfaits des résultats qui ont été atteints sur ce projet. J’en cite quelques-uns qui sont très poignants : 18 formateurs nationaux formés sur ce projet, 238 acteurs de la justice de proximité formés sur plusieurs thématiques, 6247 personnes vulnérables assistées par l’assistance juridique et judiciaire à travers 2 organisations de la société civile qui ont porté 6 cliniques juridiques qui sont opérationnelles sur toute l’étendue du territoire, 50 missions judiciaires organisées pour couvrir les besoins dans toutes les préfectures de la République etc,. Je pourrais dire que nous sommes satisfaits des résultats qui ont été atteints, et ça c’est grâce à l’accompagnement du ministère de la justice et des droits de l’homme, à travers M. le ministre que je remercie pour sa disponibilité et surtout pour la prise en compte des recommandations que nous venons de faire. Des recommandations tirées du terrain à travers les sessions de formation, de l’action des acteurs sur le terrain. On en a fait une synthèse que nous avons présentée à son excellence M. le ministre qui en a pris bonne note. C’est qu’à fait le projet à travers les cliniques juridiques, c’était d’apporter les moyens financiers pour que les personnes qui n’ont pas les moyens de s’offrir les services d’un avocat puissent en bénéficier, donc pour les personnes c’est gratuit mais le projet a pris en charge les moyens », a-t-elle expliqué.

À la fin de la présentation des résultats du projet d’appui au renforcement de l’accès à la justice des personnes les plus vulnérables en République de Guinée (PARAJ), plusieurs recommandations ont été faites. Une action salué par Alphonse Charles Wright, ministre de la Justice et des droits de l’homme.

Alphonse Charles Wright, ministre de la justice et des droits de l’Homme

« Nous disons que c’est un grand jour pour nous puisqu’à l’issue de la présentation des résultats, des recommandations ont été faites. Ces recommandations vont permettre d’améliorer à la fois les pratiques sur le terrain pour qu’il y ait beaucoup plus de facilités d’accès à la justice. C’est notamment le recrutement d’interprètes professionnels, c’est le cas par exemple de prendre des mesures incitatives : l’installation des avocats à l’intérieur du pays, c’est aussi le cas du financement des frais de justice par rapport aux dossiers criminels. Point sur lequel j’ai quand même informé qu’il y a désormais des budgets de fonctionnement au niveau de toutes les juridictions y compris au niveau des établissements pénitentiaires d’ailleurs où on a doté tous les régisseurs d’un budget de fonctionnement. Nous faisons tout cela parce que nous estimons que l’accès aux droits et à la justice est un droit pour tout citoyen », a fait savoir Charles Wright, qui a salué les efforts fournis par les partenaires.

Financier du PARAJ, l’Union européenne promet de poursuivre ses efforts pour aider les citoyens guinéens dans l’accès à la justice.

Jolita Pons, ambassadrice de l’Union Européenne

« Ma présence à cette cérémonie se veut une manifestation concrète de l’engagement constant de l’Union européenne à soutenir le processus de renforcement et de promotion de l’État de droit en Guinée. L’union européenne entend poursuivre son accompagnement dans le souci de permettre aux citoyens guinéens y compris les plus vulnérables à bénéficier de l’accès rapide, efficace et de proximité à leur système de justice », a dit Jolita Pons, ambassadrice de l’Union Européenne en Guinée.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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