Vente d’une maison à Tombolia (Conakry) : Alhassane Soumah risque un an de prison pour le détournement 90 millions GNF

En audience correctionnelle hier, jeudi 22 juin 2023, le parquet de première instance de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma) a requis un an de prison contre Alhassane Soumah. Cet aménagiste est poursuivi pour « abus de confiance » portant sur 90 millions de francs guinéens au préjudice de Nafissatou Camara. Et, à la barre, il a reconnu les faits mis à sa charge ; mais, il a réfuté le montant évoqué par la partie civile, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Dans cette affaire, c’est un contrat de vente d’une maison qui lie le prévenu à la partie civile. Et, Alhassane Soumah a reconnu devoir de l’argent à Nafissatou Camara ; mais, il jure que c’est 80 500 000 francs guinéens (et non 90 millions comme le prétend la plaignante).

« Je lui dois 80 500 000 francs. En âme et conscience, je lui dois. J’avais acheté la concession pour moi-même. Le montant convenu, c’est 1 645 000 000 de francs. J’ai revendu le terrain au même prix, parce que j’ai rencontré un problème d’inondation. C’est à Tombolia. J’ai payé la plus grande partie et ça restait 100 millions. Et, sur ce montant, j’ai payé 19 500 000. Donc, ça reste 80 500 000 francs. Si je sors maintenant, je vais payer ça. C’est elle (Nafissatou Camara) qui m’avait demandé de garder cet argent pour lui acheter un terrain. Elle ne m’a pas confié l’argent », a-t-il déclaré.

De son côté, Nafissatou Camara a maintenu les accusations contre Alhassane Soumah devant le tribunal.

« J’ai convaincu ma maman de revendre la concession familiale, car il y avait tout le temps l’eau qui passait par-ci, par-là. Elle m’a dit qu’elle a souffert pour avoir ce terrain. Mais, finalement j’ai réussi avec le chef de quartier à la convaincre. Le chef de quartier a appelé Monsieur Soumah, ce dernier est venu fixer un prix. On avait eu un domaine à Sonfonia, et pour ne pas perdre ce domaine, on a accepté. Les 100 millions dont il fait allusion ici, quand il a revendu le bâtiment, cette somme me revenait. Comme je n’avais pas de compte bancaire, Soumah m’a suggéré de ne pas me promener avec une somme pareille au risque de me faire agresser. Il m’a dit de mettre l’argent dans son compte et de revenir le lendemain avec ma carte d’identité pour créer mon propre compte et transférer l’argent dedans. Il ne m’a plus rendu l’argent. Je me suis rendu au commissariat, il a payé un montant et ça reste 90 500 000 francs. Moi je n’ai jamais discuté de problème de terrain avec Monsieur Soumah. C’est lui-même qui est parti de chez nous pour nous proposer un terrain. On a dit non, nous on veut l’argent », a expliqué la plaignante, tout en précisant qu’elle souffre avec cette affaire depuis l’an 2021.

Dans ses réquisitions, le ministère public a requis un an de prison et un million de francs guinéens d’amende contre Alhassane Soumah. La procureure audiencière, Djénè Cissé a aussi demandé au tribunal de tenir compte de la souffrance et des prétentions de la partie civile.

Pour le conseil de la défense, cette affaire porte sur « une créance qui n’a pas été réglée ». Et donc, les faits d’abus de confiance ne sont pas constitués.

« Si d’après tout ce que je viens de dire vous n’êtes pas convaincu, je vous prie de le condamner sur une peine assortie de sursis », a-t-il plaidé.

Finalement, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 29 juin prochain.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com

Tel : 628 28 61 19

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