Conakry : Zakaria Sidibé jugé pour usurpation de fonction et atteinte à l’intégrité du territoire

Le procès de Zakaria Sidibé et Fakoly Diakité s’est poursuivi dans la journée d’hier, lundi 3 juillet 2023, au tribunal de première instance de Kaloum. Ils sont jugés pour usurpation de fonction et atteinte à l’intégrité du territoire national au préjudice de l’agent judiciaire de l’État. À l’audience du jour, c’est Zakaria Sidibé, cultivateur de profession, qui a livré sa version des faits, alors que Fakoly Diakité est absent. À la barre, ce natif de Mandiana a nié les accusations portées contre lui, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Zakaria Sidibé, cultivateur et président de l’Association internationale des peuples de Côte d’Ivoire, Guinée et Mali (CGM), a été arrêté dans la sous-préfecture de Morodou, dans la préfecture de Mandiana, il y a plus de 7 mois. Il est accusé de s’être substitué aux militaires et d’exercer le rôle de ceux-ci. Il est accusé d’atteinte à l’intégrité du territoire national.

Des accusations qu’il qualifie de règlement de compte. Il accuse Younoussa Diakité, président des chasseurs de Mandiana, d’être à la base de ses ennuis. « Nous, nous faisons frontière avec le Mali et la Côte d’Ivoire. Mais tout le temps, il y a affrontement entre ces trois communautés ou entre les populations d’un même pays à cause des terres cultivables et des plantations d’anacarde. Souvent, ce sont des affrontements qui se soldent par des morts d’hommes par fusillade. C’est pour baisser la tension et favoriser une cohabitation pacifique entre les différentes populations que moi, j’ai pensé réunir les habitants des trois pays au sein d’une association dénommée : l’Association internationale des peuples de CGM (Côte d’Ivoire, Guinée et Mali).

L’objectif de la création de cette association est de promouvoir le vivre ensemble, pour que ces trois communautés puissent s’entendre et travailler sur les domaines mis en cause sans qu’il y ait accrochage. C’est dans cette optique que j’ai pris mon bâton de pèlerin pour sillonner les différentes localités des trois pays pour voir dans quelles mesures nous pouvons travailler en synergie pour la paix. D’où la création de cette association. J’avais pu mobiliser 146 membres autour de moi pour mener ce combat. On n’avait même pas fini de mettre les choses en place et d’acquérir notre agrément quand un pick-up est venu me chercher chez moi, dans la sous-préfecture de Morodou. Moi, je ne me suis jamais substitué aux autorités encore moins porté des tenues militaires. Je n’ai pas non plus morcelé une partie du territoire guinéen au profit d’un autre pays, je n’en ai même pas la possibilité. Les terres pour lesquelles les gens s’entretuent, il est très compliqué de dire exactement à quel pays elles appartiennent. Quelque part tu verras les guinéens établis sur le territoire malien et vice-versa. En partant vers les gens ou vers les autorités dans le cadre de cette négociation, je ne portais pas de fusil aussi pour intimider qui que ce soit. Je suis là à cause d’un règlement de compte avec Younoussa Diakité, actuel président de la confédération des chasseurs. Depuis le temps de feu président Lansana Conté, on ne s’entendait pas. En plus, à chaque fois qu’il y a affrontement ; lui, il prend son fusil pour se rallier à un camp pour tuer des gens, il a des intérêts dans ça. Puisque moi je suis en train de démarcher pour mettre fin à cela, c’est pourquoi ils ont appelé à Conakry pour que la police aille me chercher », a soutenu le cinquantenaire à la barre.

À la question du procureur Mohamed Bangoura de savoir pourquoi ce nombre important de 146 personnes pour former une association de sensibilisation, le prévenu répond : « en le faisant, je n’avais pas d’autre intention sinon que d’impressionner les autorités locales avec qui nous avions prévu une rencontre pour leur expliquer notre intention. Ça n’avait rien à voir avec une quelconque défiance de l’autorité ou encore de création d’un groupe de terroristes », s’est-il défendu.

Après la déposition du prévenu Zakaria Sidibé, le président du tribunal Mamoudou Diakité a renvoyé l’affaire au 10 juillet 2023, pour la suite des débats et éventuellement les réquisitions et plaidoiries.

Le prévenu Zakaria Sidibé retourne à la maison centrale de Conakry où il est incarcéré seul depuis le 19 décembre 2022.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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