Gouvernance de la Guinée : le vérificateur général, Dr Joseph Togna Doré, défend le rapport de l’IGE

Dr Joseph Togna Doré, vérificateur

Dr Joseph Togna Doré et son équipe de l’Inspection générale de l’Etat  (IGE) étaient au parte-parolat du gouvernement dans l’après-midi de ce mercredi, 5 juillet 2023. Cette rencontre avec la presse a permis au Vérificateur Général de défendre son rapport sur l’état de la gouvernance et la reddition des comptes, qui fait jaser en Guinée depuis sa publication le mois dernier.

Rapport de l’IGE

Après avoir rappelé les missions et les parcours de l’IGE, et faisant allusion au tollé qu’a suscité la publication de son second rapport (après celui de 2021) , l’ancien associé gérant  de la société d’audit international et de conseils a estimé que ceux qui ont réagi n’ont pas lu le document.

« En réalité, de toutes les réactions, il n’y a pas eu de réactions qui soient opposées à la qualité du rapport. Je dirai d’ailleurs qu’ils n’ont pas lu tout le document. Les réactions ont eu lieu surtout par rapport à la période couverte par l’audit. Et c’est à cette question que j’aimerais répondre. Le travail a été effectué en 2022, mais avec une large ouverture qui est partie de 2021 jusqu’en 2019 et parfois plus. À la décharge de l’IGE, je voudrais dire que les gens n’ont pas fourni assez d’efforts. Ceux qui y ont réagi n’ont pas fait l’effort de lire le rapport. S’ils avaient pris du temps, pour aller à l’intérieur du rapport et de lire, ils auraient constaté que c’est toutes les entités pour lesquelles nous avons fait des recommandations, la période est clairement définie. Je ne peux pas dire que les gens ont sorti le rapport de son contexte pour en faire un prétexte en vue d’écorner l’institution. Mais l’IGE n’a pas été écornée. Ce que je peux dire, que chacun fasse l’exercice de lire avant de réagir », a tenu à préciser le Vérificateur Général.

Dans les débats, des questions sur de cas de faux diplômes découverts au département de la fonction publique, Dr Doré est catégorique. Aucun membre de l’équipe actuelle n’est concerné par cette fausseté.

« C’est un vieux rapport, moi-même j’ai trouvé une bonne partie de ce document sur place, on n’a fait que renforcer l’équipe. L’équipe a été à l’intérieur du pays, dans les universités et à la fonction publique. Ce ne sont pas les hauts cadres qui viennent d’être recrutés qui sont concernés par le rapport. Plus de mille diplômes ont été passés au scanner, 346 sont jugés non conformes. D’ailleurs, le chemin est encore long », estime le remplçant du ministre Aliou Diallo.

« Par rapport à cette affaire des faux diplômes, je voudrais dire clairement qu’il y a eu un travail de fond qui a été fait par l’IGE. Ce travail a fait l’objet d’un rapport qui a été remis au ministre de la fonction publique. Dans ce rapport, il y a la liste de toutes les personnes concernées et cela n’a rien à voir avec les cadres actuels. Mais les gens veulent tellement savoir ce qui s’est passé sous le CNRD. Ils veulent savoir est-ce que ce ne sont pas les faux diplômes que nous-mêmes on a utilisés pour être recrutés », fait-il.

Ce n’est pas tout. Certains pensent que c’est l’IGE qui a demandé au gouvernement de procéder à des permutations au niveau des Directions des établissements publics administratifs (EPA).

« Ce n’est pas une recommandation de l’IGE. Les permutations DG-DGA ne sont pas dans le rapport de l’IGE, donc ça ne concerne pas l’IGE, elle n’a absolument rien à voir avec ça. C’est une décision prise par l’autorité, ce n’est que l’autorité qui peut donner des explications par rapport à cela », a précisé le conférencier.

Avant de finir ces échanges avec les hommes de médias, Joseph Togna Doré a venté l’indépendance de son institution et salué la volonté du Président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya qui a pris la décision de lutter contre la corruption, les détournements des deniers publics et l’impunité qu’il a hérités de l’ancien régime.

Dans ce Rapport dont il est question, l’IGE a passé aux peignes fins la gestion de plusieurs EPA rattachés à la présidence de la république. C’est le cas de l’Administration de contrôle des grands projets (ACGP), l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT), l’agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES), l’agence nationale d’aménagement des infrastructures minières (ANAIM) et tant d’autres régies financières de l’Etat ont montré de graves manquements dans la gestion des fonds publics portant sur plusieurs centaines de milliards de francs guinéens entre la période 2019-2021.

Avant de finir cet exercice, le vérificateur général a rassuré que même la gestion du CNRD ne sera pas épargné. « Rien qu’en 2022, nous avons plus de 3000 contrats à auditer. Avec une équipe de moins de 30 personnes, vous pensez que cela peut aller aussi vite ? Mais je vous assure, nous avons tous les moyens à notre disposition et l’indépendance requise pour mener correctement la mission qu’on nous a confiée », a rassuré Dr Joseph Togna Doré.

Abdallah BALDE pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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