Viol sur mineur : le procureur de Mafanco requiert 15 ans de réclusion criminelle contre Fodé Condé

Accusé d’avoir violé M.C, âgée à l’époque des faits de 15 ans, Fodé Doubadou Condé risque 15 ans de réclusion criminelle. En tout cas c’est ce qu’a requis le ministère public du tribunal correctionnel de Mafanco, représenté par Kanfory Ibrahima Camara, contre ce prévenu en détention depuis le 13 janvier 2021 à la maison centrale de Conakry. L’avocat de la défense a lui plaidé la relaxe pour son client, a appris Guineematin.com à travers son reporter dépêché sur place.

À la dernière audience, l’affaire a été renvoyée à aujourd’hui pour réquisitions et plaidoiries. Ce mardi, 11 juillet 2023, après avoir appelé le prévenu à la barre, le tribunal donne la parole au procureur pour présenter ses réquisitions.

Revenant sur les faits, il explique qu’un jour vers 13, M.C quittait chez sa copine pour aller chez elle, Fodé Doubadou Condé l’a appelé lui disant de l’accompagner pour lui remettre quelque chose pour sa maman. Ils sont partis ensemble, mais arrivés chez lui, il l’a introduite dans sa chambre et a sorti une paire de ciseaux demandant d’entretenir des relations sexuelles avec lui. Ce qu’elle a accepté malgré elle, selon le procureur qui rapporte les propos de la victime.

« Il a abusé d’elle. A la fin de l’acte, elle constate des traces de sang sur ses jambes. Elle a informé la famille, qui a porté plainte contre M. Fodé Doubadou Condé », a dit Kanfory Ibrahima Camara.

Pour lui, en plus du certificat médical, le prévenu a reconnu les faits. Tous les éléments qui sont définis par le législateur dans un cas de viol sont là : il y a eu contrainte parce qu’elle a subi la violence morale de M. Fodé Doubadou Condé, qui tenait à assouvir son désir sexuel. Il y avait aussi la surprise », a-t-il soutenu avant de requérir qu’il soit condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

Mais pour Maître Mansaré, avocat de la défense, s’il y a eu bel bien rapport sexuel entre les deux, ce que son client a admis, M.C était consentante. Et il précise que M.C est la petite amie de Fodé Doubadou Condé. « Il l’a emmené dans sa chambre, il lui a soumis son désir mais il n’a pas été rejeté. Il ne l’a pas menacé avec une paire de ciseaux. Si elle existait, elle devait être là comme scellé. La relation était consentie », a-t-il fait savoir.

Néanmoins, il souligne que cette relation a eu lieu avec une fille âgée de plus de 15 ans, précisant que son client aussi était mineur en ce moment. « Nous demandons au tribunal de constater qu’il y a conflit de lois (article 828 du code de l’enfant qui parle d’agression sexuelle et 268 du code pénal faisant état de viol. Or la relation sexuelle entretenue avec une fille âgée de plus de 15 ans ne peut pas être assimilée à un viol mais il s’agit d’une agression purement sexuelle. Nous sommes dans ce cas madame la présidente. Alors quand il y a un conflit de lois entre la loi générale et la loi spéciale, la logique dit que c’est la loi spéciale qui s’impose », a argumenté l’avocat, sollicitant du tribunal d’écarter la loi 268 du code pénal au profit des dispositions de l’article 828 du code de l’enfant.

Se fondant sur « la bonne collaboration de son client », M. Mansaré a demandé au tribunal de lui accorder sa clémence afin de lui donner une seconde chance pour se racheter.

Finalement, le tribunal met l’affaire en délibéré pour rendre sa décision le 25 juillet 2023.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

Facebook Comments Box