La justice, boussole de la transition guinéenne, fait beaucoup parler d’elle ces dernières années en Guinée. Alors qu’elle cherche bon an mal an à redorer son blason, les religieux interpellent les gouvernants qui doivent prendre des décisions justes. C’est en tout cas la position que défend. Il l’a fait savoir ce vendredi 14 juillet 2023 à l’occasion du sermon tenu devant de très nombreux fidèles, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son sermon du jour, Elhadj Mohamed Koita a évoqué un hadith du Prophète de l’Islam, Mohammad (PSL). Dans cet hadith, rapporté par Abou Houreyra, l’imam explique qu’il y a une catégorie de 7 personnes qui seront épargnées du châtiment d’Allah à l’au-delà.
« Le vendredi dernier, j’avais entamé un hadith du prophète Mohammad (PSL), rapporté par Abou Houreyra. Dans cet hadith, il a été rapporté qu’il y a 7 catégories de personnes qui ne vont jamais connaître les craintes, la souffrance et autres difficultés qu’il y a à l’au-delà. Donc, le vendredi passé c’est ce qu’on a eu à aborder. Mais puisqu’on n’a pas pu toucher toutes ces 7 personnes, il est de notre devoir de revenir aujourd’hui pour achever. Donc, en gros, c’est ce sur quoi nous allons focaliser le sermon du jour.
La première personne, c’est un dirigeant honnête. Toute personne qui a déjà deux personnes sous son autorité. Cela commence par un père de famille qui a deux femmes voire plus à la maison et des enfants. Tu dois être honnête entre tes femmes et tes enfants. C’est de même pour les chefs de quartier, les maires, les juges, les procureurs, les ministres et le président de la République. Deuxièmement, il s’agit d’un jeune qui a passé toute sa jeunesse sans commettre le péché de fornication. Toute sa vie repose sur la religion. Tout ce qui lui est défendu par Dieu, il s’en éloigne et vice versa. La troisième personne, c’est celui-là qui est trop attaché à la mosquée. Dès qu’il est l’heure de la prière, il abandonne tout ce qu’il a à faire pour aller à la mosquée ; lui, s’il ne prie pas à la mosquée, il n’est pas à l’aise. La quatrième personne constitue deux personnes qui s’aiment et qui entretiennent une relation basée sur la religion musulmane. Par exemple, tu vois quelqu’un qui est régulier à la mosquée, chaque lundi ou jeudi il jeûne ou encore il ne se mêle pas des bêtises que les gens font couramment…, à cause de ça, tu l’as aimé et vous êtes devenus des amis inséparables alors que vous n’êtes pas liés par un lien de parenté ou d’alliance. Donc, ces deux personnes ne vont guère souffrir à l’au-delà. Il y a aussi l’homme qui a été invité par une belle femme et charmante dans le but de s’accoupler sexuellement, et qu’il arrive à refuser l’offre. C’est valable pour la femme aussi qui refuserait une telle chose venant d’un homme. Comme pour dire, je peux bien le faire, mais à cause de Dieu, je ne peux pas me le permettre. C’est le cas aussi de quelqu’un qui fait un sacrifice pour offrir à un parent ou à un inconnu sans que le bénéficiaire ne sache qui est son bienfaiteur. Il peut envoyer les gens à la Mecque souvent sans que les gens ne sachent que c’est son œuvre. Parfois, il peut se passer des années avant que les gens ne découvrent que c’est lui qui a fait telle ou telle chose. Enfin, c’est quelqu’un aussi qui pense aux créatures, aux merveilles et aux miracles de Dieu sur terre jusqu’à ce qu’il pleure. Il fait aussi partie de ce groupe », a expliqué l’imam Mohamed Koita.
Poursuivant, le 3ème imam de la mosquée Kébéya de Coléah a interpelé tout bon musulman à souscrire à une de ces actions pour se mettre à l’abri des dures épreuves du jour du jugement dernier. Il a en outre invité les autorités à plus de transparence surtout dans la gestion des dossiers judiciaires. « Par ce thème, nous voulons informer les fidèles musulmans de la dure épreuve qui nous attend à l’au-delà. Quand on va là-bas, il n’y a plus de retour. Donc, les gens doivent bien voir parmi les 7 catégories d’actions qu’est-ce que je peux faire pour m’épargner du châtiment d’Allah. Surtout qu’il y a des actions de tout âge. Ce message, comme indiqué à son premier point, s’adresse également aux autorités qui tiennent la destinée du pays. Parce que d’après notre constat, les difficultés, la pauvreté et la mésentente qui gangrènent notre société sont liées à la défaillance de l’appareil judiciaire de notre pays. Parce que tant que la justice n’est pas bien rendue, les choses ne marcheront pas bien. Il faudra dire la vérité entre les parties opposées, même si celui qui doit gagner n’a pas d’argent ou de relations », a martelé l’imam.
Malick Diakité et Ibrahima Bah pour Guineematin.com
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