Clotaire MAMY, un jeune lycéen, âgé de 18 ans, élève en classe de Terminale Sciences Sociales (TSS) au lycée Félix Roland Moumié de N’Zérékoré, a fabriqué un appareil téléphonique fixe à l’aide d’un contreplaqué. Très ingénieux, le jeune homme impressionne plus d’un au sud de la Guinée. Interrogé ce lundi, 17 juillet 2023, par l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture, le jeune « créateur » est revenu sur les « ingrédients » qui lui ont permis d’en arriver à un tel exploit.
Doté d’un énorme potentiel, le jeune Clotaire MAMY parle de son inspiration. « C’est un téléphone de marque Itel clavier que j’ai essayé de modifier pour parvenir à la fabrication de mon téléphone fixe. Il comporte des touches de claviers avec la numérotation dessus, un écran, un système de charge, des ports SIM et de la carte mémoire, une caméra, une antenne de radio et de réseau, un micro d’envoi et de réception, une batterie et une lampe à torche. Tous sont fonctionnels et le téléphone assure des appels téléphoniques. Ces claviers sont confectionnés à base de boutons de poste radio que j’ai modifiés pour faire les claviers de ce téléphone », a-t-il expliqué.
Parlant des difficultés rencontrées dans son travail, le jeune « créateur » précise. « J’ai eu assez de difficultés pour fabriquer cet appareil téléphonique. J’ai pris quinze heures (15h) de trois (3) jours pour confectionner. Surtout au niveau du soudage des fils des claviers sur la plaquette centrale. Je me suis souvent brûlé les mains. Aussi du côté financier, je devais acheter des étains et les autres matériels pour pouvoir joindre ces fils aux différentes parties. Mais hélas, il y avait un manque de moyens. Et vue le temps que je prenais pour mon travail, je somnolais beaucoup dans la journée et je me sentais vraiment fatigué », a laissé entendre Clotaire MAMY.
A la question de savoir comment il arrive à joindre les deux bouts (les études et la création), Clotaire MAMY répond en ces termes. « C’est après l’école que je me concentre sur ça ; et surtout, comme c’est le temps des vacances, je profite du temps. Je mets toujours mes études devant toutes mes occupations. Je fabrique ces œuvres pour moi-même d’abord. Je vérifie longuement pour connaître ce qui est à changer ou à ajouter, et surtout leur utilité avant de les mettre à la vente », a-t-il laissé entendre.
Selon Clotaire MAMY, ce travail lui permet de subvenir à certains de ces besoins. Il a aussi promis d’être lauréat au baccalauréat de la session 2024. « Dans ce travail, je bénéficie de beaucoup de connaissances et juste de quelques miettes. Même si je ne gagne pas assez, je me bats pour satisfaire certains de mes besoins à l’école, surtout l’achat de mes fournitures scolaires. J’achète aussi certains des outils de travail pour fabriquer d’autres choses. J’ai été le premier de mon école (Lycée Félix Roland Moumié de N’Zérékoré) cette année avec une moyenne de 16,41 et aussi plusieurs compétitions éducatives dans la ville. Alors, je promets aussi de devenir lauréat au bac de session2024 par la grâce de DIEU », a-t-il dit.
Pour finir, Clotaire MAMY a expliqué ses perspectives avant de demander le soutien de la part des personnes de bonne volonté pour la réalisation de ses rêves. « J’ai assez de choses dans ma tête, si seulement il y a les moyens, je vais toutes les mettre en pratique. Souvent, ce sont mes parents qui m’aident à acheter les instruments de travail. Aujourd’hui, je pense même faire un autre appareil qui va jouer trois rôles à la fois : une caméra de surveillance, un téléphone et une autre caméra à côté pour des filmages. Aussi, une voiture personnelle que je vais conduire moi-même à l’image des autres que nous trouvons dans la ville. Pour cela, je lance un appel solennel aux personnes de bonne volonté de me venir en aide car, la fabrication de ces œuvres demande assez de moyens… ».
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Roger Loulé Blémou, Joseph Goumou, Cécé Gbamou et Jean Odilon Loua pour Guineematin.com
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