Margis-chef François Kpogomou et son collègue Oumar Touré sont accusés de terroriser les populations de Kakoni (une des 8 sous-préfectures de Gaoual) et les usagers de la route Kakoni-Télimélé. Dans la soirée d’hier, mercredi 19 juillet 2023, aux environs de 17 heures, un jeune taxi-motard, en provenance de Kakoni et en partance pour Conakry, a payé les frais de ces agents de la « sécurité routière ».
La victime, Mamadou Aliou Aliou Barry, âgé de 20 ans, joint au téléphone par un journaliste de Guineematin.com ce jeudi, 20 juillet 2023, a expliqué sa mésaventure.
« Je suis venu chez moi à Kakoni pour présenter des condoléances il y a deux jours. Mais en traversant le barrage qui se trouve à Karmafassa (dans la commune rurale de Kakoni), non loin de chez nous. On m’a fait payer de l’argent alors que j’ai tous les papiers de la moto. A mon retour, comme ils me connaissent, je suis venu jusqu’à leur niveau, j’ai levé la main pour les saluer. Mais après quelques minutes, j’ai constaté que l’agent François Kpogomou filait derrière moi sur sa moto Apache. J’étais déjà dans la préfecture de Télimélé (du côté de la commune rurale de Santou), dans la localité de Paradji qui ne relève pas de Gaoual. Il arrive à mon niveau et me donne un coup de pied sévère sur les côtes. Je tombe et il se met à me frapper avec ses brodequins. Entre-temps, il fait appelle à son ami le nommé Oumar Touré qui est venu s’ajouter à lui. Finalement, j’ai perdu connaissance et je me suis évanoui. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé au poste de santé de Karmafassa. Actuellement, je parle difficilement. Je n’ai rien mangé depuis hier. Je n’arrive même pas à respirer correctement. Tout mon corps me fait mal », a fait savoir le jeune taxi-motard.
Également interrogé par Guineematin.com, le chef de poste de santé de Karmafassa a confirmé la présence de la victime dans ses locaux.
« Effectivement, les gens ont déposé au poste de santé un jeune qui avait des égratignures et une contusion au niveau des hanches. Il est conscient et son état n’est pas critique. Mais pour rassurer ses parents, nous allons partir à Télimélé faire la radiographie », a indiqué Dr Alain Ouendouno.
Mais, pour l’adjudant Mathos Loua, responsable de la gendarmerie routière de Labé d’où relèvent les deux agents, la moto de la victime était non immatriculée et il était question de retrouver une moto volée depuis Kounsitel.
« L’incident qui est arrivé fait suite à une information selon laquelle, mon agent a été alertée du vol d’une moto à Kounsitel et qui passerait par Kakoni. Dans cet intervalle, ce jeune est arrivé seul sur une moto non immatriculée. Il a refusé d’obtempérer au barrage. L’agent a essayé de le suivre mais la piste était glissante. Finalement, arrivés au niveau du jeune, ils sont tous tombés et ont été admis au poste de santé pour des soins », a dit ce responsable de la gendarmerie routière de région de Labé qui reconnaît quand même l’interdiction par les agents de poursuivre les usagers qui refusent de s’arrêter.
Une version que le chef du syndicat des taxi-motards de Kakoni, Abdoulaye N’Diaré, témoin de la scène, rejette en bloc.
« C’est une habitude chez ces agents. Nous souffrons beaucoup de leur comportement. Le jeune en question était là. C’est un taxi-motard à Conakry. Il a tous les papiers et sa moto est bel et bien immatriculée. Il est bien connu d’eux et de nous tous. Il est de Kakoni. François Kpogomou le connaît très bien. Il l’a suivi sur sa moto pour le faire tomber et le battre. Il a fallu l’arrivée et la révolte des populations pour qu’il arrête de le bastonner, alors que le jeune était dans le coma. C’est très sérieux. Ces agents nous terrorisent. Moi j’ai des véhicules et des motos qui font le taxi mais à chaque fois, je suis obligé de payer de l’argent à leur niveau alors que j’ai tous les documents. Nous avons informé le maire de la commune et toutes les autorités sont au courant des bavures récurrentes de ces agents. Si tu viens, si tu ne donnes pas l’argent, ils t’arrêtent, ils mettent de la drogue dans tes poches et t’accusent de transporter des stupéfiants. Ils te dépouillent et parfois, ils te maltraitent. Le samedi passé par exemple, l’oncle à mon épouse est venu de Labé en moto. Arrivé au barrage, c’est là qu’il a été retardé du matin jusqu’à 22 h. Ils l’ont fait payer 100 mille francs. C’est cette arnaque doublée de terreur que vivent les usagers de ce tronçon », a dénoncé ce transporteur qui demande l’aide du Président de la transition.
Aux dernières nouvelles, Mamadou Aliou Barry est admis à l’hôpital préfectoral de Télimélé où il reçoit des soins.
Abdallah BALDE pour Guineematin.com
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