Saramoussaya (Mamou) : poste de santé, routes, téléphonie… SOS pour les habitants du secteur de Saroudia

Les habitants du secteur Saroudia, dans le district de Kénéwol, relevant de la commune rurale de Saramoussaya, dans la préfecture de Mamou, se disent oubliés par les autorités. L’enclavement, le manque de réseau téléphonique, de certaines infrastructures de base sont un véritable handicap pour les habitants de cette localité située à 30 km du centre de Saramoussaya. Ils appellent les autorités à l’aide pour sortir de leur calvaire qui n’a que trop duré, rapporte Guineematin.com à travers son envoyé spécial.

Aïssatou Diallo, porte-parole des femmes de Saroudia

Aïssatou Diallo, porte-parole des femmes de Saroudia, revient sur certaines difficultés rencontrées par la gent féminine. « Nous avons plusieurs difficultés. Premièrement, nous n’avons pas d’eau. Deuxièmement, nous faisons des potagers qui produisent beaucoup de cultures maraîchères. Mais nous n’avons pas de marché où vendre ces produits. Il n’y a pas de routes. Des fois, on peut faire des récoltes qu’on garde longtemps et qui pourrissent. Cela même a découragé plusieurs femmes. Tout ce qu’on produit ici, on le consomme directement. Nous faisons de la culture d’aubergines, de piment et de plusieurs autres produits. Nous sommes trop éloignés du centre de la sous-préfecture. Nous n’avons pas d’hôpital qui peut s’occuper des malades ou bien des femmes en état de grossesse et des enfants. Nous sommes obligés d’aller jusqu’à Saramoussaya ou à Timbo pour avoir des soins de santé. En ce qui concerne l’eau potable, nous n’avons que deux forages. Le nombre est insuffisant, surtout pendant la saison sèche. Pendant ce temps, on forme des rangs et chacun n’aura droit qu’à deux bidons par jour. Nous demandons aux autorités et personnes de bonne volonté de nous aider. On ne peut pas vivre surtout sans eau, la santé, le marché et la route », a dit Aïssatou Diallo, porte-parole des femmes de Saroudia.

Thierno Abdoul Diallo, cultivateur domicilié à Saroudia

De son côté, Thierno Abdoul Diallo, domicilié Saroudia, se dit content de l’arrivée d’un journaliste dans leur secteur tout en soulignant les calvaires de la population. « Nous sommes très contents de votre arrivée ici parce que nous avons beaucoup de problèmes dans notre secteur et jusqu’au niveau de tout le district. Si vous prenez la route, nous déployons beaucoup d’efforts. Les jeunes sont très courageux et dynamiques pour la réfection des routes. A l’annonce de la saison des pluies, les routes se dégradent à la vitesse de l’éclair. Donc, nous achetons les matériels tels que des brouettes, des dabas, des pelles pour mobiliser tout le monde. Ensuite, tous les responsables locaux cotisent de l’argent pour acheter à manger, parce que celui qui a faim ne peut pas travailler. En synergie d’actions, nous travaillons les routes. Ici, la principale activité c’est l’agriculture ; mais là également, nous n’avons pas de matériels. Après la période de récolte, on se met à réparer les routes qui sont gâtées parce que tout se fait à la main. Donc, ce n’est pas garanti. Nous avons par exemple un point noir sur la rivière de Diarelhoun où il y a une déviation. Les habitants de rencontrent d’énormes difficultés pour traverser. L’endroit se bloque en période de crues. Les engins roulant ne peuvent pas traverser. Ce sont les gens qui font traverser les bagages et colis, tellement qu’il y a l’eau et la boue. Tous ceux qui habitent de l’autre côté de la rive ne peuvent pas venir au marché hebdomadaire de Sokotoro. Il y a aussi un autre pont en bois qui fatiguait trop, mais que nous avons aménagé. Nous sommes bien organisés, il y a l’entente et l’harmonie entre les citoyens ici. Si nous avons de l’aide, cela serait une bonne chose. Nous sollicitons auprès du gouvernement et de nos ressortissants de nous assister dans ce domaine. Il s’agit d’acheter des matériels pour la réfection des routes, pour l’agriculture… Nous avons beaucoup de terres cultivables, très fertiles. C’est pour cela que nous invitons le ministre l’Agriculture et les autres institutions de nous aider à avoir un tracteur, des grillages et autres. Actuellement, le préfet de Mamou est en train de faire son champ de riz dans le domaine agricole de notre localité. Nous avons beaucoup de jeunes qui veulent travailler. Certains qui étaient partis à l’aventure sont revenus et ils veulent rester pour faire l’agriculture et un peu l’élevage, mais il n’y a pas de matériels », a fait savoir Thierno Abdoul Diallo.

Alpha Saliou Barry, chef du secteur de Saroudia

Pour sa part, Alpha Saliou Barry, chef du secteur de Saroudia, est revenu sur le nombre de village constituant son secteur avant d’énumérer les difficultés d’accès au réseau téléphonique. « Notre secteur a 6 villages qui sont : Saroudia centre, Hamdallaye, Bhohel, Gongowil, Sambouya et N’diaréndi. Notre localité est un peu peuplée, mais nous n’avons pas de pylônes à plus forte raison le réseau téléphonique. Pour charger nos téléphones, il nous faut aller jusqu’à Sokotoro où à Saramoussaya, distant de 30 km. Là, il faut payer 1500 à 2000 GNF par téléphone et la durée est très courte. Nous sommes ensuite entourés de plusieurs cours d’eau qui entraînent un vrai enclavement. C’est pourquoi les villages s’entrecoupent pendant les grandes pluies et il n’y a pas de routes. Nous cultivons du riz, de l’arachide, du fonio, du maïs… Nous faisons des potagers et nous pratiquons l’élevage. Nous bénéficions énormément de l’appui de l’association des ressortissants. Il n’y a pas de conflits domaniaux. Le rapport entre les citoyens et nous est bon. Ce que nous regrettons, les autorités administratives et communales nous ont totalement oubliés parce que notre secteur ne bénéficie pas d’actions menées par la collectivité. Alors, nous lançons un appel pour le développement de notre secteur, le secteur de Saroudia », a plaidé Alpha Saliou Barry.

De retour de Saroudia (Saramoussaya), dans la préfecture de Mamou, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 516 796

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