Piraterie des œuvres artistiques à Siguiri : « rien ne nous empêchera de le continuer… »

Malgré les efforts des autorités au sommet, la piraterie des œuvres artistiques se poursuit dans certaines parties de la Guinée. C’est le cas à Siguiri où les pirates ont toujours sévi et ne comptent pas lâcher prise. Ce qui provoque le désarroi des responsables locaux du Bureau guinéen du droit d’auteur qui se plaignent du manque de courage de la hiérarchie dans la lutte contre ce cancer, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Malgré les multiples sensibilisations, les pirates imposent leur loi dans la préfecture de Siguiri. Certains d’entre eux n’hésitent plus à se montrer à visage découvert.

Rencontré dans le grand marché de Siguiri, Salif Magassouba, pirate de grande renommée, n’a pas caché sa part de vérité dans le piratage. « Je suis dans cette piraterie depuis plus de 10 ans. J’ai construit ma maison dans ça. Je fais toutes mes dépenses dans cette affaire de piraterie. Et rien ne nous empêchera de le continuer. Si les autorités veulent lutter contre la piraterie, elles n’ont qu’à chercher un autre moyen par lequel on va trouver la dépense de nos familles », a-t-il laissé entendre.

Selon un responsable de l’antenne préfectorale du Bureau guinéen du droit d’auteur (BGDA), qui a voulu rester dans l’anonymat, les premiers responsables de la structure ont peur de sévir contre les pirates. « Nous avons les chefs à Conakry. Nos brigades seront déployées sur toutes les zones. Mais qu’est-ce qui fait ça ? Nos chefs ont peur. C’est la raison pour laquelle il sera difficile de lutter contre cette pratique. Donc, notre hiérarchie est bien au courant », dénonce notre interlocuteur.

Autant dire que les pirates ont de beaux jours devant eux, au grand dam des artistes qui ne vivent pas de leur création dans un contexte de démission des autorités publiques.

De Siguiri, Koutoubou Condé pour Guineematin.com

Tél : 00224 622 478 601

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