Francis Haba (APR) sur la crise au Niger : « l’option diplomatique est la meilleure »

L’Alliance pour la République (APR) a tenu une réunion à Hamdallaye, commune de Ratoma, ce jeudi 10 août 2023. Au menu des discussions, il y avait notamment le coup d’État au Niger perpétré par la garde présidentielle contre le président Mohamed Bazoum. Crise autour de laquelle les chefs d’État membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) sont en train d’échanger actuellement à Abuja, capitale du Nigeria. Sur leur table se trouvent deux options: la résolution de la crise par une intervention militaire ou par la voie diplomatique. À l’APR, c’est cette dernière qui est privilégiée, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Au sortir de ladite réunion, Pépé Francis Haba, coordinateur national de l’Alliance pour la République (APR), a estimé que le coup d’État est une situation malheureuse que les leaders de l’APR ont condamné. L’Alliance demande toutefois à la CEDEAO de mettre la pression sur les putschistes nigériens pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Par ailleurs, elle demande à l’institution sous-régionale de travailler pour se rapprocher des populations dont elle s’est éloignée en laissant notamment passer des coups d’État constitutionnel.

« Pour nous, c’est la démocratie qui est le pilier du développement socio-économique de nos différents États. C’est en renforçant la CEDEAO que l’Afrique de l’Ouest pourra prospérer, que les populations de l’Afrique de l’Ouest pourront bénéficier des retombées de nos immenses richesses. On ne peut pas nous en tant qu’homme politique encourager un coup d’Etat, parce que pour nous un coup d’Etat c’est un danger pour la démocratie. Si on encourage les coups d’État, en ce moment-là nous mettons en péril la paix sociale. C’est pourquoi nous pensons que la CEDEAO doit prendre ses responsabilités pour mettre la pression sur la junte (nigérienne) pour que l’ordre constitutionnel revienne dans les meilleurs délais dans ce pays frère de la Guinée. Toutes les options sont sur la table, mais je pense que l’option diplomatique est la meilleure. L’option des sanctions pour étouffer la junte au pouvoir pour ne pas que cette situation perdure parce que la CEDEAO est à la croisée des chemins. Elle a fermé les yeux sur les coups d’État constitutionnel ce qui l’a éloigné des populations à la base, d’une part. D’autre part, elle a même quelquefois encouragé une sorte de syndicalisme entre chefs d’État. C’est pourquoi la CEDEAO doit beaucoup travailler à se rapprocher des populations, et nous en tant que formations politiques ou de la société civile nous devons travailler pour le renforcement de nos liens sous-régionaux parce que pour nous c’est les grands ensembles qui gagnent. Si on entend parler de l’Union Européenne, c’est parce qu’ils sont ensemble. On entend parler des États, c’est parce que c’est une cinquantaine d’États qui sont ensemble. Si nous ne travaillons pas dans le renforcement de nos institutions sous-régionales et même continentales, nous sommes malheureusement en train de tirer nos différentes populations vers le bas. Et ce n’est pas notre mission, notre mission est de les tirer vers le haut en encourageant nos institutions », a dit le président de l’Union guinéenne pour la démocratie (UGDD).

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com 

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