Guinée : le ministre Julien Yombouno lance les enrôlements biométriques pour un registre unifié des fonctionnaires et contractuels

Le ministre du Travail et de la Fonction Publique, Julien Yombouno, a lancé ce mercredi, 16 août 2023, les opérations officielles d’enrôlement biométrique des fonctionnaires et contractuels guinéens. Plus de 87 000 agents sont appelés à participer à cette vaste entreprise de recensement. Le coup d’envoi de ces enrôlements biométriques a été donné au sein du ministère de la Fonction Publique cet après-midi, et ils se déploieront sur l’ensemble du territoire jusqu’à fin septembre, soit sur une période de 44 jours, rapporte un journaliste que Guineematin.com a dépêché sur place. 

Après la phase de pré-enrôlement, c’est désormais le moment de la phase biométrique du recensement des fonctionnaires et des contractuels de l’État. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la révision du registre de la fonction publique ainsi que dans celui de la rationalisation des finances publiques. Le ministère exprime le souhait de centraliser les informations dans un unique fichier biométrique regroupant les données de tous les fonctionnaires et contractuels, garantissant ainsi un seul agent, un seul matricule et un seul salaire.

Julien Yombouno, ministre du travail et de la fonction publique

Présidant la cérémonie du lancement de l’opération, Julien Yombouno, le ministre du Travail et de la Fonction Publique, a partagé ses attentes concernant cette démarche étatique.

« En initiant ce recensement biométrique de tous les agents de l’État (fonctionnaires et contractuels), l’objectif principal est de révéler les effectifs réels de la fonction publique. Ainsi, à partir de ces effectifs précis, nous pourrons déterminer avec précision la masse salariale que l’État engage chaque mois pour rémunérer ses fonctionnaires. Cependant, l’aboutissement ultime de cette démarche est la création d’un fichier administratif et comptable unique. En d’autres termes, une fois que ce travail sera achevé à Conakry ainsi qu’à travers le pays, nous parviendrons à n’avoir qu’un seul agent, un seul matricule et un seul salaire. C’est là l’objectif final. Bien qu’initialement l’effectif prévisionnel global soit de 117 017, le pré-enrôlement nous ramène à environ 87 000 agents qui sont censés participer à la biométrie. Seuls ceux qui ont correctement accompli le pré-enrôlement et ont soumis leurs dossiers peuvent entamer le processus biométrique. Bien qu’il puisse y avoir des ajustements, si vous n’avez pas parcouru cette démarche initiale, vous ne pourrez pas passer à l’étape de la biométrie. Celle-ci représente la dernière étape pour les agents. Le traitement sera désormais entre les mains de l’équipe technique et du prestataire, qui se chargeront du traitement et de la production d’un rapport avant de générer le fichier unique », a expliqué le ministre.

Elhadj Alhassane Bangoura, Directeur national des systèmes d’information de la fonction publique

De son côté, Elhadj Alhassane Bangoura, le Directeur national des systèmes d’information de la fonction publique, a détaillé les étapes et le processus d’enrôlement. « Il est important de noter que cette opération implique la prise d’empreintes digitales des dix doigts des agents, ainsi que la capture de leur empreinte faciale, de leur iris et de leur photo. Nous recueillons également leurs signatures. Lorsque l’agent se présente initialement, son identité est vérifiée à l’aide du reçu d’enrôlement biométrique qu’il a reçu ainsi que d’une pièce d’identité qui l’accompagne. Ces informations sont croisées et conservées dans une base de données. Après l’identification, un agent vérificateur d’identité accompagne l’agent vers la machine pour capturer ses empreintes, sa photo et générer un reçu. Ce reçu lui permettra d’obtenir sa carte professionnelle à la fin de l’ensemble des opérations d’enrôlement », a-t-il expliqué. 

Elhadj Alhassane Bangoura a ajouté que le processus d’enrôlement débutera à Conakry et dans les différents ministères, pour ensuite s’étendre aux régions du pays dans les semaines à venir.

« Pour le moment, nous lançons l’opération au ministère du Travail et de la Fonction Publique, mais il est à noter qu’à partir de la semaine prochaine, nous déploierons cette initiative dans 8 autres ministères, puis dans 9 autres ministères le mercredi suivant. En somme, au cours des deux prochaines semaines, les 45 sites d’enrôlement seront actifs à Conakry. Ensuite, nous débuterons le processus dans les régions avec 50 tablettes et 50 sites opérationnels. À Conakry, l’opération durera 26 jours ouvrables, et dans les régions, 14 jours ouvrables. Ainsi, dans l’ensemble, nous prévoyons de finaliser cette opération en 44 jours, soit à la fin du mois de septembre. Nous aurons un rapport préliminaire sur les opérations d’enrôlement, présentant les effectifs réels ayant participé à cette démarche… Nous tenons à vous assurer que ces opérations sont sécurisées. Les données résultantes seront également sécurisées. Les cartes professionnelles seront munies de puces et pourront être utilisées pour divers services sociaux, par exemple auprès de la caisse de prévoyance », a-t-il ajouté.

Cette campagne d’enrôlement a été confiée à la société DIGITALIS, l’opérateur en charge de la biométrie au sein du ministère du Travail et de la Fonction Publique. Son Directeur général, Diao Diallo, a présenté l’état d’avancement de la logistique et des ressources humaines nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. 

Diao Diallo, Directeur général de la société DIGITALIS

« Cette opération a débuté il y a quelques mois par la phase de pré-enrôlement, et aujourd’hui, nous entamons la phase des enrôlements biométriques. Ainsi, plusieurs équipements ont été livrés pour cette opération… À présent, une centaine d’opérateurs ont été recrutés, formés et seront déployés dans tout le pays. En ce qui concerne les tablettes biométriques, environ soixante seront progressivement mises en place. Nous estimons qu’une machine peut enrôler au minimum 60 fonctionnaires par jour, mais ce chiffre peut grimper jusqu’à 80 et plus. Ça dépend de l’opérateur mais le minimum, c’est 60 par jour », a indiqué le  Directeur général de la société DIGITALIS.

Mohamed Gueasso DORÉ pour Guineematin.com

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