Recensement des fonctionnaires : Pépé Balamou du SNE tire la sonnette d’alarme et plaide la cause des enseignants

Les opérations d’enrôlement des fonctionnaires et contractuels de l’Etat, lancées il y a bientôt dix jours par le ministre de la Fonction Publique, Julien Yombouno, se poursuivent en Guinée. Les agents recenseurs s’activent sur le terrain pour la réussite de l’opération. Mais, des inquiétudes sont constatées par le Syndicat national de l’éducation (SNE).

Rencontré ce vendredi, 25 août 2023, par un journaliste de Guineematin.com, Michel Pépé Balamou, secrétaire général du SNE, parle d’une situation compliquée pour le personnel enseignant et invite les autorités à reporter le recensement pour cette catégorie socioprofessionnelle.

Michel Pépé Balamou, secrétaire général du syndicat national de l’éducation (SNE)

« C’est très compliqué pour le personnel enseignant qui se trouve en vacances depuis le mois de juillet et que l’on programme un contrôle physique qu’on appelle recensement avec le Fichier Unique Général de l’Administration et de la Solde (FUGAS), à une période de crise. D’abord parce que les enseignants sont à terre, financièrement, beaucoup sont en vacances, les écoles sont désertes. Et organiser un recensement pendant ces vacances-là dans les concessions scolaires risquerait d’écourter les vacances de nos amis (e) qui seront obligés de quitter çà et là pour rejoindre leur poste à l’effet de se faire recenser », dit d’entrée Michel Pépé Balamou.

Poursuivant, le secrétaire général du SNE a pris des exemples concrets de certains enseignants de la Moyenne Guinée qui rencontrent des problèmes à cause de la mauvaise organisation du processus. « Au jour d’aujourd’hui, on a des camarades qui sont jusqu’à Mali Yembéring qui ont reçu les messages leur demandant de venir se faire recenser au ministère de l’enseignement pré-universitaire. Pourquoi ? Parce que ces enseignants qui ont été redéployés à l’intérieur du pays, mais qui sont dans le fichier au compte du Ministère de l’Enseignement pré-universitaire ont du mal à être recensés s’ils ne se rendent pas au ministère alors qu’aujourd’hui, ils sont à l’intérieur du pays. Ce qui veut dire que les services des ressources humaines ne travaillent pas, la Fonction publique ne travaille pas. Ils avaient été postés à l’administration centrale, mais comme il n’y avait pas de place là-bas, ils ont été affecté à l’intérieur du pays. Mais jusqu’à présent, dans le fichier, ils sont comptabilités au compte du personnel de l’administration centrale du Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation. Donc ça, c’est un véritable problème. On leur dit d’être là du 25 au 30 août plus tard pour prendre part aux opérations de recensement », a-t-il expliqué.

Toutefois, Michel Pépé Balamou promet que les syndicats de l’éducation vont se pencher sur la problématique afin que les enseignants soient épargnés d’un quelconque regroupement à cette période des vacances. « C’est pourquoi nous sommes en train de formuler les doléances auprès du Ministère du Travail et de la Fonction publique à l’effet de reporter pour l’éducation à l’ouverture prochaine des classes, ou tout au moins, de faire avec ceux qui sont dans l’administration centrale, ceux qui sont dans les services déconcentrées, c’est-à-dire au bureau. Mais, tous les enseignants en situation de classe qui sont déjà en vacances et qui n’ont aucun rond, qui tirent le diable par la queue, il serait très difficile pour eux. Donc, nous allons faire cette petite doléance pour que des circonstances atténuantes soient accordées aux enseignants. Si on veut véritablement aboutir à un travail très bien fait, nous pensons que ces doléances vont être entendues », soutient Michel Pépé Balamou.

D’ailleurs, ce responsable du SNE estime qu’il est préférable de procéder à l’enrôlement des enseignants pendant qu’ils sont en situation de classe. Ce qui, selon lui, permettrait de détecter les cas de fictifs et d’abandons de postes. « Nous, on pense que recenser les enseignants en les trouvant en classe permettrait de savoir qui est en classe, puisque c’est un contrôle physique. Mais, allez regrouper les gens devant les DPE et DCE alors que les écoles sont fermées, cela ne nous permettra pas de mettre main sur ceux qui viennent émarger pour le compte de l’éducation… ».

Michel Pépé Balamou, secrétaire général du syndicat national de l’éducation (SNE)

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27 

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