Dans le souci d’améliorer les conditions de vie des artistes, le bureau guinéen du droit d’auteur (BGDA) a procédé au lancement de sa carte Visa Prépayée ce mercredi, 6 septembre 2023, à Conakry. La démarche, initiée en partenariat avec la banque UBA, vise à digitaliser le système de répartition des redevances des droits d’auteur en vue d’améliorer leurs conditions de vie. La cérémonie a réuni des artistes musiciens, des cinéastes, des hommes de lettres, entre-autres, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Pour le Directeur général du Bureau guinéen du droit d’auteur (BGDA), cette initiative est la matérialisation de la transparence dans la répartition des droits d’auteur. Michel Théo Lamah ambitionne, à travers ce projet, de dématérialiser la distribution des biens privés des artistes qui sont gérés par le service qu’il dirige.
« L’objectif de cette rencontre est de matérialiser la transparence dans la répartition des redevances des droits d’auteur, c’est-à-dire les biens privés qui sont gérés par le bureau guinéen du droit d’auteur, à travers une carte visa qui a été travaillée par le BGDA en partenariat avec la banque UBA sur la base d’un contrat de partenariat. L’importance de cette initiative, c’est l’instauration de la transparence dans la procédure. Parce que nous avons remarqué que les artistes travaillent dur, mais ils n’ont jamais bénéficié du fruit de leurs œuvres. Étant à la tête de cette institution, nous avons décidé à ce que les artistes puissent vivre du fruit de leurs œuvres et que le BGDA ressemble à une véritable société de gestion collective. Voilà pourquoi nous avons mis en place ce mécanisme pour plus de transparence dans la chose. L’opérationnalisation de la dématérialisation s’est basée sur la proposition de cette carte digitale », a expliqué le DG du BGDA.
Pour sa part, Bonaventure Agondja, Directeur de la banque digitale de UBA Guinée, a salué le dynamisme de la Direction générale du BGDA qui, selon lui, a compris et accepté la mise en œuvre de cet ambitieux projet. Il est également revenu sur l’importance de cette carte Visa. « Bien avant l’avènement du COVID 19, UBA est entrée dans une phase de digitalisation de beaucoup de produits. Sur le marché bancaire guinéen, UBA Guinée fait partie des banques qui déploient beaucoup de solutions digitales sur le marché. C’est dans ce sens que nous nous sommes rapprochés du BGDA, à qui nous avons proposé nos solutions. Du coup, le Directeur général s’est montré favorable à l’offre. C’est dans ce cadre qu’on a commencé à travailler. Cette carte sera non seulement une carte d’adhésion, mais aussi une carte qui servira à beaucoup de choses : ce sera une carte de visa prépayée qui va les aider à faire toutes les transactions. Les artistes qui seront à l’extérieur ne seront plus obligés de venir au siège du BGDA ou à Conakry pour se faire payer. Et lorsque le montant alloué sera mis dans leur compte, les cartes seront automatiquement créditées et ils vont recevoir un message qui va les alerter que tel montant est venu sur votre compte. Elle peut également être utilisée au niveau des distributeurs automatiques dans toutes les banques ici en Guinée. On on peut faire des payements en ligne. Les artistes peuvent même booster leur page Facebook à travers cette carte. La carte peut être liée à leur compte Orange Money ou MoMo pour leur permettre d’accéder facilement à leur argent », a fait savoir M. Agondja.
De son côté, Doudou Benny, artiste compositeur et chargé des conflits et contentieux à l’Union nationale des artistes et musiciens de Guinée (UNAM-GUI), au nom de ses pairs, a remercié le BGDA pour son combat quotidien en faveur des artistes guinéens. Il a salué le fait que la digitalisation de ce système va désormais réduire leur calvaire.
« Nous sommes vraiment très contents de cette initiative qui vise à valoriser les artistes guinéens. Aujourd’hui, le Directeur général du BGDA a apporté un grand changement dans la vie des artistes, tout est numérisé chez nous. Mais, nous leur avons demandé d’intensifier la communication, surtout dans nos langues pour permettre à tous les artistes, surtout à ceux qui sont illettrés, de comprendre cette mutation. Cela vient apporter une solution à nos problèmes. Parce qu’avant, on pouvait faire deux voire trois jours au BGDA avant d’entrer en possession de notre dû. Mais après cette digitalisation, ça nous permettra d’avoir notre argent sans se déplacer. C’est une avancée », s’est-il félicité.
À noter que la banque UBA a promis d’organiser une séance de formation des cadres du BGDA qui, à leur tour, vont former les bénéficiaires de cette carte visa que sont les artistes.
Malick DIAKITE pour Guineematin.com
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