Guinée : les enseignants contractuels menacent de « boycotter l’ouverture » des classes

Moussa Doré, président du collectif des Professionnels de l'Éducation

À quelques semaines de l’ouverture des classes, les enseignants contractuels comptent accentuer la pression sur les autorités pour obtenir leur intégration sans concours à la Fonction publique. Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce vendredi, 15 septembre 2023, le président du collectif des professionnels de l’éducation, Moussa Doré, a annoncé des sit-in pour le 18 septembre prochain devant les DPE et des mairies de toute l’étendue du territoire national. Il a aussi fait part de l’intention des enseignants contractuels de boycotter la prochaine rentrée des classes en Guinée.

« Ce qui a motivé cette décision, c’est le manque de volonté de l’État à prendre en compte la situation des contractuels. Depuis l’année dernière, les contractuels ont été mobilisés dans toutes les préfectures et ils ont travaillé pendant 09 mois et signé un contrat d’un an avec l’État. Jusque-là, l’État peine à honorer ses engagements. Puisque la rentrée est proche, ils sont en train de trouver d’autres moyens pour amener les contractuels à retourner en classe. Donc, nous avons décidé d’exiger à l’État le paiement des arriérés conformément au contenu du contrat. Le contrat est sur deux volets, premièrement c’est la prime spéciale contractuelle qui devrait être à 1 million, donc qui a été payé trois (3) mois et la prime de zone qui variait de 450.000 à 1.300.000 francs. Jusque-là rien n’a été payé, c’est ce qu’on exige à l’État… Si l’État ne veut rien faire, nous allons boycotter l’ouverture. Quand on a demandé la négociation avec les syndicalistes, pour ceux qui ont travaillé pendant 5 ans qu’ils soient engagés dans la fonction publique, l’État s’est basé sur l’article 29 du statut particulier de la fonction publique, et dire pour être engagé il faut passer par le concours. Nous ne disons pas le contraire, mais nous demandons puisque c’est l’État qui est respectueux des principes établis par la société guinéenne, donc il faut respecter ce qu’ils ont signé avec les contractuels guinéens. Qu’on nous paie ce qui a été mentionné dans le contrat, après on va parler du concours », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, le président du collectif des professionnels de l’éducation

« L’année dernière, il y a eu un protocole d’accord avec l’État et les mouvements syndicales, il était prévu de recruter des fonctionnaires au sein de l’éducation pour aller enseigner dans les écoles. Cela n’a pas été appliqué. Nous sommes à quelques semaines de l’ouverture, est-ce que l’État a la volonté de recruter ? Quand on dit qu’il faut aller sur le terrain et faire deux (2) mois de cours dans les classes à partir de là qu’ils vont passer à la biométrisation, de là ils vont faire le concours, la question qu’on s’est posée est simple. Quand je quitte ici pour aller à Lola et postuler et que le concours arrive je ne suis pas admis, qu’est-ce que je vais faire pour le reste de l’année, je vais devenir qui ? Pour nous, c’est un manque de volonté, c’est une manière d’aborder les contractuels à reprendre les classes tout en refusant de gérer la situation catastrophique des contractuels de l’année dernière. Aujourd’hui il y a un besoin de 20 000 enseignants au niveau du département de l’éducation. Pourquoi ne pas engager les contractuels qui sont au nombre de 18 000 ? Voilà ce qu’on demande à l’État. L’État a violé les principes du contrat et nous allons violer aussi les principes pour aller au sit-in. Donc, nous n’avons pas besoin d’autorisation, c’est un dû. L’État nous doit, il doit nous payer », a rappelé Moussa Doré.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tel : 624693333

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