Vive tension au marché de Kobayah : les vendeuses s’opposent à leur déguerpissement et affrontent les forces de l’ordre

La tension était vive dans la matinée de ce vendredi, 22 septembre 2023, au marché de Kobayah entre les vendeuses et les forces de l’ordre. Ces femmes s’opposent à leur déguerpissement de ce lieu de négoce. Et, leur protestation a dégénéré en affrontement avec les forces de l’ordre quand des jeunes se sont mêlés au mouvement.

Selon les informations confiées à Guineematin.com, c’est dans la nuit d’hier à aujourd’hui, vendredi 22 septembre 2023, aux environs de 3 heures, que les agents sont venus casser toutes les tables qui sont autour du marché. Et, c’est contre cette action que les femmes ont manifesté ce matin. Elles accusent les autorités locales de Kobayah de ce déguerpissement.

Mariama Soumah, femme vendeuse au marché de Kobaya

« C’est ici que nous cherchons notre manger. C’est ici que je me débrouillais pour nourrir ma famille. Hier nuit, à 3 heures du matin, les forces de l’ordre sont venues détruire toutes nos tables. Je suis venu ce matin avec mes poissons que j’ai achetés au port de Kaporo, j’ai trouvé que tout est cassé. Moi j’ai perdu mon mari à Siguiri, j’ai deux enfants et je vis avec ma maman. C’est ici que je vendais. Il y personne pour m’aider à éduquer mes deux enfants. Je suis aujourd’hui très inquiète. J’ai perdu mes poissons et le lieu où je travaille. Je peux évaluer mes deux bols de poissons à 1 500 000 francs guinéens », s’est lamentée Mariama Soumah, une des victimes de ce déguerpissement.

De son côté, madame Aissatou Barry demande aux autorités locales de Kobayah de leur montrer un endroit pour exercer leur commerce. A défaut, aucune femme de bougera de la place qu’elles occupent au marché de Kobayah.

Aissatou Barry, femme vendeuse au marché de Kobaya

« Les gendarmes n’ont pas eu pitié de nous. C’est nous les femmes qui faisons tout pour assurer les besoins à la maison. Nos maris ne travaillent pas, et nous avons des enfants qui sont à l’école. C’est nous les femmes qui faisons tout pour avoir la dépense. Maintenant ils viennent nous faire pleurer ici en cassant là où nous cherchons le quotidien. On ne va pas quitter ici tant qu’ils ne nous donnent pas où rester. C’est ici qu’on cherche notre quotidien », a dit cette vendeuse.

Abondant dans le même sens, Marie Feindouno se plaint du manque de place dans le marché de Kobayah.

Marie Feindouno, élève

« Nous n’avons pas où aller, on n’a pas d’autre marché. On n’ira nulle part. Ils ont déguerpi le lieu où ma maman vend pour subvenir à nos besoins. C’est à 2 heures du matin qu’ils sont venus détruire ici. On n’a pas d’autre marché, c’est ici que nos mamans gagnent nos besoins. Nous on part à l’école, nous sommes des élèves, nous sommes en vacances et bientôt c’est l’ouverture des classes, on n’a pas de fournitures scolaires. Si on chasse nos mamans d’ici, où on va aller ? Nous souffrons beaucoup ici. C’est le chef de quartier et la commune qui sont à la base de ça. Mon papa est malade, c’est ma maman qui fait tout. Mais, ils sont là à tirer du gaz lacrymogène sur nous. On ne va pas quitter ici », a martelé cette élève de la 9ème année qui est venue aider sa maman à vendre des condiments.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com 

Tel : 620 589 527/664 413 227

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