Maison centrale de N’Zérékoré : 20 prisonniers en formation pour leur insertion socioprofessionnelle

Sous l’égide du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, l’Office National de la Formation et de Perfectionnement Professionnel (ONFPP) assure la formation en pâtisserie de 20 détenus. La cérémonie de lancement a été organisée ce dimanche, 24 septembre 2023, à la maison centrale de N’Zérékoré, en présence de la délégation ministérielle et de l’autorité judiciaire, rapporte l’équipe de Guineematin.com basée à N’zérékoré.

Ainsi, pendant une semaine, neuf (9) filles et onze (11) garçons, détenus de la maison centrale de N’Zérékoré, bénéficieront de cette formation en pâtisserie, grâce à un financement de l’Office National de la Formation et de  Perfectionnement Professionnel (ONFPP).

Etienne Kamano, chef de département ingénierie de la formation et insertion professionnelle à l’ONFPP

Etienne Kamano, chef du département ingénierie de la formation et insertion socioprofessionnelle à l’ONFPP parle de l’importance de cette formation. « L’OFPP, dans sa mission régalienne, a l’obligation de former les gens du secteur formel et ceux des groupements et des associations qu’on appelle les entreprises du secteur informel. Ici, on est dans une situation très particulière. Ce sont des détenus, des gens qui sont en conflit avec la loi dans la maison centrale de N’Zérékoré. L’importance de cette formation, c’est de prouver aux détenus que la prison n’est qu’une parenthèse de leur vie et qu’après ils doivent être capables de se réinsérer et de raconter cette parenthèse comme une histoire passée. Nous pensons qu’au sortir de cette prison avec ce métier, ils seront utiles à la société, et ils vont cesser de commettre les fautes pour lesquelles ils se sont retrouvés en prison, parce qu’ils auront désormais un métier », a indiqué le chef du département ingénierie de la formation et insertion socioprofessionnelle à l’ONFPP, Etienne Kamano.

Présent à cette cérémonie de lancement, Abdoulaye Komah, le procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré, a exprimé son sentiment vis-à-vis de cette initiative pour les détenus dans les lieux d’incarcération. 

Abdoulaye Komah, procureur de la République près le TPI de N’Zérékoré

« Nous sommes très contents et comblés de joie parce que venir former nos détenus, cela nous va droit au cœur. Nous remercions l’ONFPP au nom du Ministère de la justice et du procureur général. Cette façon de faire, consiste à faire une réinsertion socioprofessionnelle des détenus. Si les détenus n’ont pas de métier, une fois dehors, après avoir fini de purger leurs peines, ils peuvent se retourner là. Mais, si d’ici déjà, ils bénéficient d’une formation, ils peuvent en profiter et mettre ces métiers au service de la population qui est une manière pour eux de participer au développement du pays. C’est un message très fort que lance l’ONFPP tant du côté des détenus, mais aussi du côté des partenaires pour ces cas pareils. La prise de conscience dépendra d’eux, parce que l’être humain est paradoxalement un connu inconnu. Je demande donc à tous ces bénéficiaires de prendre courage et de s’accrocher à la formation pour leur propre réinsertion socioprofessionnelle », a indiqué le procureur de la République près le tribunal de première instance de N’Zérékoré, Abdoulaye Komah.

Moussa Daman, chef de division projet collectif apprentissage à l’ONFPP

Pour sa part, Moussa Daman, le chef de division projet collectif et apprentissage à l’ONFPP, a parlé de la particularité de cette formation. « La particularité de cette formation en termes de politique criminelle, c’est ce qu’on appelle la postcure. C’est un processus de socialisation des gens qui sont en conflit avec la loi. C’est la transformation de leur personnalité anormale en personnalité normale. On peut entrer en prison en conflit avec la loi, et on sortir avec un métier. Dans les grandes prisons, que ça soit ici ou ailleurs, il y a des actions qu’on mène avec les prisonniers pour qu’une fois dehors, qu’ils ne répètent plus le même comportement qui les a envoyés en prison. C’est pour cela que l’ONFPP a pensé à cette particularité par rapport aux prisonniers… Je précise bien que toutes nos activités de formation sont sanctionnées à la fin par un certificat », a précisé Moussa Daman.

Amadou BAH, formateur à l’ONFPP

Pour cette première journée de formation, Amadou Bah, le formateur à l’ONFPP, a préparé les apprenants sur les préalables qui portent notamment sur l’hygiène que doit avoir un pâtissier. « Pour ce premier jour, on les a initiés à l’hygiène et la prudence, puisque ce sont des étapes très importantes dans la cuisine. Chacun d’entre eux a reçu des gants, des bavettes, des chapeaux et des tabliers. On va leur apprendre tout au long de la formation comment faire des gâteaux d’anniversaire, des pains au chocolat, etc. », a dit Amadou Bah, formateur à l’ONFPP.

Du côté des bénéficiaires, c’est un ouf de soulagement et une occasion de se réinsérer dans la société avec un métier. « C’est un plaisir pour moi de participer à cette formation en pâtisserie, parce que je n’ai jamais participé à des formations qui se tiennent ici depuis que je suis là. Cette formation va certainement me permettre de préparer et d’avoir mon avenir. J’encourage mes amis qui sont avec moi pour cette formation » a dit ce jeune bénéficiaire.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH et Jean David LOUA pour Guineematin.com

Tél. : +224620166816/666890877

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