Procès des évènements du 28 Septembre : des citoyens de Conakry expriment leur espoir en la justice

Le procès du massacre du 28 septembre doit reprendre le 03 octobre prochain au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. A quelques jours de cette reprise, des citoyens de Conakry disent encore placer leur espoir en la justice guinéenne. Tel est le constat fait hier, lundi 25 septembre 2023, par Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le 28 Septembre 2009, des guinéens sortis exprimer leur opposition à une éventuelle candidature du Capitaine Moussa Dadis Camara à la présidentielle de 2010, sont réprimés dans le sang. Selon les Nations Unies, l’intervention de bérets rouges, la garde présidentielle notamment, va faire plus de 150 morts, une centaine de femmes violées, des milliers de portés disparus…

L’ouverture du procès pour faire la lumière sur cette autre page sombre de la Guinée a suscité plein d’espoir dans l’opinion. Cet espoir continue d’exister chez nos compatriotes.

Aboubacar Big-up Kaba, responsable de la communication digitale du PADES

Pour Aboubacar Big-up Kaba, responsable de la communication digitale du Parti de démocrates pour l’espoir (PADES), le 28 Septembre rappelle des souvenirs dans l’histoire de notre pays. « N’oublions pas le 28 Septembre 1958 où le Camarade Sékou Touré disait Non au Général De Gaulle par rapport à la communauté française qui nous a été proposée en son temps. Et le 28 Septembre 2009, une date de tristesse qui a assombri l’histoire de notre pays et parce que vous vous souviendrez que des milliers de nos compatriotes ont été blessés et d’autres ont perdu la vie… C’est vraiment de la tristesse et personnellement je pense que notre pays ne méritait pas un tel massacre, c’est vraiment déplorable ».

Pour ce qui est de la tenue du procès par rapport à ces évènements, Aboubacar Big-up Kaba souhaite que justice soit faite. « Aujourd’hui, nous suivons l’évolution de ce procès que tous les guinéens ont acclamé parce qu’il faut situer les responsabilités. Un tel drame, un tel crime ne saurait être impuni. Dès lors que ces responsabilités seront établies, on peut parler de pardon, car il n’y a pas de pardon sans justice, il faut que nous sachions pourquoi ce genre de situations se sont produites dans notre pays parce que c’est vraiment des crimes ignobles que toute l’humanité condamne jusqu’à ce jour. Nous saluons les nouvelles autorités qui ont pris l’initiative d’organiser ce procès parce que nous avions toujours demandé la tenue de ce procès au temps d’Alpha Conde, mais nous avions vu que la volonté politique n’y était pas pour ouvrir ce procès. Et aujourd’hui, avec ces militaires nous voyons cette volonté politique qui les anime de rendre la justice aux victimes du 28 Septembre. Tout ce que nous souhaitons, que ça soit un procès équitable et que ça ne soit pas un règlement de compte parce qu’il faut connaître la vérité pour établir les faits historiques et cela ne peut se produire qu’à travers une justice transparente et juste. Je ne peux que renouveler mes condoléances aux victimes de ce massacre, à leurs familles et à l’ensemble du peuple de Guinée », a-t-il laissé entendre.

Robert Kantabadouno

Selon Robert Kantabandouno, c’est en grandissant qu’il a compris l’ampleur des massacres du 28 septembre 2009. « Au moment des faits, j’étais très jeune. J’avais exactement 13 ans. J’étais à Mongo, un district de la sous-préfecture de Temessadou Djibo, dans la préfecture de Guéckédou. Je retiens que mon père et moi, nous étions très inquiets lorsqu’ils ont appris la nouvelle car la plupart des membres de la famille vivaient à Conakry. Ce sont les jours qui ont suivi les massacres qu’on a eu les nouvelles de tous les membres de la famille. L’inquiétude était donc très grande. Heureusement, aucun membre de la famille n’a été victime de ces atrocités. Aujourd’hui, nous sommes en 2023, c’est-à-dire 14 ans après ces événements malheureux. Je peux dire que c’est une période très sombre dans l’histoire de notre pays. Des gens tués, des disparus, des blessés et même des cas de viols. C’est vraiment insupportable. Avec l’ouverture du procès l’année dernière, je place un petit espoir en la justice afin que les victimes soient rétablies dans leurs droits et que les coupables soient punis conformément à la loi », a-t-il lancé.

Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

Tel : 621 937 298

Facebook Comments Box