Diaspora : Alpha Diallo parle des difficultés rencontrées par les Guinéens au royaume des Pays-Bas

Plusieurs responsables des Guinéens établis à l’étranger se sont retrouvés à Conakry mi-septembre pour l’installation du bureau du Haut conseil. Guineematin.com a mis cette occasion à profit pour échanger avec eux sur les difficultés qu’ils vivent dans leurs pays de résidence. Au Pays-Bas, comme dans la plupart des autres pays, les Guinéens sont confrontés à divers problèmes là-bas.

« Il y a des problèmes familiaux, il y a le problème des gens qui n’ont pas de séjour (clandestins), il y a des problèmes de maladie. C’est divers », a confié Alpha Diallo, président du conseil des Guinéens des Pays-Bas.

Selon les statistiques livrées par lui dont il dit tenir du ministère de l’Intérieur, la Guinée dispose de 4975 ressortissants recensés en Hollande. Malgré les nombreuses difficultés auxquelles ils font face, ils sont organisés et tentent d’y apporter des solutions.

« Quand quelqu’un arrive aux Pays-Bas, dans un premier temps il faudrait qu’il puisse avoir un séjour ne serait-ce que temporaire ou permanent, souvent ils sont confrontés à des petits problèmes. À travers les différentes organisations que nous avons, nous essayons de faire passer un message à tous les Guinéens de près ou de loin pour dire, si vous connaissez quelqu’un qui arrive dans une ville donnée où vous habitez, de l’approcher, de le sensibiliser d’intégrer une association agréée, reconnue. À travers celle-ci, si quelqu’un a un problème, nous essayons de trouver des pistes parce qu’il y a des organisations humanitaires qui sont aux Pays-Bas qui s’occupent strictement des étrangers, on vient poser le problème selon celui posé par l’individu. Nous avons les contacts de toutes ces institutions pour nous permettre de régler tous les petits problèmes. Dans les familles, il se peut que Mme et Monsieur ne s’entendent pas ou que les parents et les enfants ne s’entendent pas, donc tous ces facteurs nous les réunissons pour essayer de trouver les institutions pour que les problèmes soient réglés. Au-delà de tout, nous essayons d’organiser des formations pour nos membres dans les différentes associations », a-t-il ajouté.

Parmi les problèmes qui peuvent surgir, il y a celui des rapatriements des corps des personnes décédées. Pour venir en aide aux parents ou proches des défunts, ils ont créé un fonds de solidarité.

« Nous avons créé en 2002 un fonds de solidarité, donc pour un début c’était 20 euros par personne, maintenant nous sommes à 50 euros par personne par an. Et aujourd’hui le MUA (Moussidal Union Hollande) a au moins 300 000 euros en fonds de compte. Et cela pour tout Guinéen s’il meurt sur le sol hollandais, il est possible pour nous de récupérer le corps et de le rapatrier quelque soit le prix, Moussidal prend ça en charge. Maintenant si c’est un clandestin, il y a des institutions où des fondations à travers lesquelles nous passons pour dire tel est décédé dans tel lieu mais il était en situation irrégulière. Parce qu’il y a deux choses : la justice va dire si la personne décédée en situation irrégulière n’a pas de référence on incinère le corps, mais ça coûte dans les 1500 à 2500 euros. Et si maintenant c’est l’enterrement, ça doit être plus que cela parce que vous devez payer le lieu où elle doit être enterrée et l’assurance du temps de garde du corps pendant une période de 10, 30 ou 40 ans. Donc, souvent la justice prend la décision pour dire il faut l’incinérer, mais en sachant que l’intéressé est musulman on dit qu’il faut l’enterrer ou le rapatrier. Ce rapatriement demande un coût mais on eu quand même à sceller des contrats avec des morgues ou bien des sociétés de rapatriement pour que si nous n’avons pas les moyens à l’instant ou que les parents de l’intéressé n’ont pas les moyens, qu’on dise qu’il y a un corps mais nous voulons le rapatrier, prière de le prendre en charge pour une période donnée. Donc nous mettons en ligne une quête de fonds, et souvent on peut avoir même au-delà du prix. Du coup nous trouvons le montant et si l’intéressé était marié, on peut aussi payer un montant pour permettre à un membre de la famille d’accompagner le corps au pays », a expliqué le président.

La difficulté pour obtenir les documents administratifs (passeports et cadres consulaires) se pose également pour les Guinéens en Hollande.

Par ailleurs, il y a celle liée à la réintégration en Guinée pour des personnes qui ont passé plusieurs décennies en occident. « En ce qui concerne la réintégration des Guinéens qui viennent de l’extérieur, ça pose aussi problème. Parce que si vous prenez quelqu’un qui a vécu pendant 30 ans à l’extérieur pour qu’il vienne s’adapter dans le milieu dans lequel il n’a presque pas vécu maintenant, c’est difficile. Il faudrait qu’il y ait des moyens et des voies qui permettront à ceux-là qui reviennent pour voir, comment ils vont investir ici », a souligné Alpha Diallo.

Mamadou Yahya Petel Diallo pour Guineematin.com

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