N’Zérékoré : la DPE se plaint du manque de 16 593 tables-bancs, 122 latrines, de plus de 1000 enseignants…

Mme Madeleine SOROPOGUI, directrice régionale de l'agence

Les cours ont officiellement repris le mardi 03 octobre 2023 sur toute l’étendue du territoire national dans les écoles publiques et privées de la Guinée. Malgré les beaux discours et autres réformes annoncées, le manque de matériels et d’enseignants est une véritable épine dans les pieds des autorités. C’est le cas de la préfecture de N’zérékoré où la Direction préfectorale de l’éducation (DPE) déplore un manque de 16 593 tables-bancs, 122 latrines, 265 enseignants au secondaire et 812 enseignants à l’élémentaire.

L’annonce en a été faite mercredi dernier, 04 octobre 2023, par Yozilé Kolamou, Directeur préfectoral de l’éducation, rapporte l’équipe de Guineematin.com basé sur place.

A N’zérékoré, la reprise des cours est effective avec la présence de l’encadrement et du corps enseignant au compte de l’année scolaire 2023/2024. C’est ce qu’a indiqué le DPE, Yozilé Kolamou. « Partant du constat de cette rentrée, il ressort que tous les enseignants programmés ont répondu, y compris les enseignants contractuels. Ce qui a manqué, c’était la mobilisation des élèves, dans l’idée pour eux, que la rentrée c’est le 16 octobre prochain. C’est pour dire aux élèves et aux parents d’élèves que les cours ont démarré depuis le 03 octobre 2023, et qu’on ne dira pas à un professeur de revenir sur un cours déjà dispensé. Je me réjouis qu’il y ait eu une rentrée, même si ce n’est pas de taille, mais nous étions au-delà de 50%. Sur la question des écoles qui manquent d’enseignants, le gouvernement est en train de se battre depuis longtemps. Dès leur avènement, ils ont dit qu’ils viennent diagnostiquer les maux de l’école Guinéenne. L’année scolaire 2021-2022 était mise sur le diagnostic. Après le diagnostic du Ministre, on s’est rendu compte qu’il y a un manque de tables-bancs, d’infrastructures et d’enseignants ».

Yozilé Kolamou, directeur préfectoral de l’éducation

 

Dans la même lancée, le DPE est revenu sur les difficultés actuelles. « Dans la préfecture de N’Zérékoré, au compte de cette nouvelle année 2023-2024, au niveau des établissements publics, nous sommes en manque de 16 593 tables-bancs, 122 latrines, 265 enseignants au secondaire et 812 enseignants à l’élémentaire pour l’ensemble de la préfecture. Le problème des enseignants contractuels est une épine qu’on a dans nos pieds, mais une bonne épine. Comment faire pour que nos fils, nos frères, nos mamans qui ont consacré tout leur temps en classe avec tout leur courage, n’ayant pas bénéficié de ce qu’il devrait avoir, soient en classe ?  Je vous dis aujourd’hui qu’il y a deux (2) catégories d’enseignants contractuels, dont ceux-là qui sont inscrits officiellement sur contrat à la base avec les APEAE, qui est signé du président de l’APEAE de la localité, du DSEE et du maire. Ce sont ceux-là que nous connaissons comme des contractuels. Et, en deuxième catégorie, ceux qui finissent l’ENI et qui viennent se confier à des titulaires qui se disent stagiaires. Tous ceux-ci réclament aujourd’hui qu’ils sont des contractuels, non. C’est justement à ce niveau où on veut faire la part des choses, quand les gens disent qu’il faut engager tout le monde au même moment, et cela a été fait à travers l’authentification des diplômes. C’est vrai que le pays est en besoin d’enseignants, mais il faut faire attention pour ne pas prendre n’importe qui. Les vrais enseignants seront engagés, et le gouvernement a dit qu’il les prendra en charge de façon graduelle. Ça veut dire que depuis le 03 octobre 2023 jusqu’à nouvel ordre, des dispositions sont prises à ce qu’ils soient payés. Ceux qui vont continuer à travailler avec nous, non seulement leurs arrières seront payés, selon la déclaration des autorités qui nous gèrent, mais aussi le salaire du nouvel an sera payé jusqu’à ce que d’ici la fin de l’année, chacun soit en possession de son dû », a indiqué le DPE Yozilé Kolamou.

Par ailleurs, Yozilé Kolamou a apporté des précisions sur le gap à combler en termes d’enseignants contractuels. « L’effectif que nous avons aujourd’hui comme contractuels qu’il faut pour que nos cours démarrent effectivement est de huit-cent douze (812) comme effectif prévisionnel préfectoral au niveau du primaire, et deux-cent soixante-cinq (265) pour le secondaire. Ce qui vaut un total de mille (1000) et quelques contractuels qu’on doit avoir dans nos salles de classes pour une reprise effective des cours. L’Etat reconnaît, c’est pourquoi il se bat pour résoudre ces difficultés. Nous avions fait des réunions par rapport à tout ça, surtout sur la gestion des contractuels pour le nouvel an, en attendant que l’Etat prenne ces enseignants contractuels. Et ces communautés ont accepté de donner des  »motivations » à ces enseignants contractuels à la fin de chaque mois en attendant la réaction de l’Etat. J’ai parlé à ces contractuels dans le bons-sens pendant des réunions qu’ils ont tenu avec moi. Je voudrais que tous ces contractuels qui m’écoutent maintenant-là comprennent que ce n’est que l’avenir de leur enfant. Je comprends leur peine, et je sais que c’est une décision nationale pour eux, mais il faut que chacun ait l’amour de sa préfecture ou de sa localité pour qu’ils acceptent d’aller en classe, et nous allons les soutenir », a-t-il laissé entendre.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Joseph Goumou pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 620 166 816/ 666 890 877

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