N’zérékoré : « les enseignants contractuels sont à la maison en attendant le paiement de leurs arriérés »

Moriba DOUALAMOU, coordinateur régional des enseignants contractuels de N'Zérékoré

Les enseignants contractuels de Guinée ne décolèrent pas contre les autorités de la transition qui ne respectent pas leurs engagements. Ils exigent le paiement de leurs arriérés de salaires et leurs primes d’incitation avant toute reprise des cours au compte de l’année scolaire 2023/2024. C’est le cas à N’zérékoré où le slogan ‘’pas d’arriérés, pas de rentrée’’ est toujours de mise. Selon Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré, rencontré dans la soirée du mercredi 04 octobre 2023, les enseignants contractuels sont encore à la maison en attendant le paiement de leurs arriérés de salaires et primes, rapporte l’équipe de Guineematin.com basée dans la préfecture.

Les enseignants contractuels de Guinée continuent de réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires et de primes de l’année scolaire 2022-2023. Les nombreuses marches de protestation, les sit-in et autres actions n’ont pas fléchi les autorités de la transition. Devant cette situation, les contractuels ne désarment pas et ont décidé de bouder les cours.

Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré, est revenu sur les démarches infructueuses menées pour éviter un boycott des cours. « Plus tôt avant l’ouverture des classes, j’avais répondu à l’appel de Monsieur le Ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume HAWING. Au cours de cette rencontre, il a été retenu que les enseignants contractuels allaient recevoir quelque chose, c’est-à-dire que leurs arriérés de salaires et de primes allaient être payés de façon graduelle, et qu’ils seraient soumis à un concours dont le résultat serait disponible à partir du 1er janvier 2024. Sur ce, on s’était entendu. Et lorsque je suis revenu, je m’étais fait le devoir de faire le compte-rendu aux enseignants contractuels. Ensuite, il a été débattu si toutefois on pouvait retourner en classe en attendant le paiement de nos arriérés de salaires et de primes. Là, dans l’unanimité, ils ont répondu qu’il n’est pas question de retourner en classe sans les arriérés. Ils ont justifié leur décision par le fait qu’ils sont eux aussi des pères de famille qui doivent s’occuper financièrement de leurs familles ainsi que les dépenses et frais de scolarité de leurs enfants. Même leur transport pour retourner en classe. Et depuis lors, ils sont sur cette décision, ça veut dire le boycott des cours. Selon le constat sur le terrain à partir de cette rentrée, les enseignants contractuels sont encore à la maison en attendant leurs arriérés de salaires », a expliqué le coordinateur régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré, Moriba Doualamou.

Si rien n’est fait par les autorités, les enseignants contractuels font savoir que le boycott va se poursuivre. « Si rien n’est fait, nous allons continuer le mouvement de boycott des cours. Ceci, en restant tranquillement à la maison. Ces enseignants, par ma voie, décident de maintenir leur slogan « pas d’arriérés, pas de cours ». On leur a promis, on leur a fait croire que l’Etat allait régler leur situation. Aujourd’hui, je ne peux pas dire autre chose que la décision de ces enseignants contractuels. Même si la volonté est là pour ces enseignants contractuels de partir servir la nation. Je le dis parce que le samedi passé, nous avons été convoqués à une réunion à laquelle le bureau préfectoral de l’APEAE a aussi pris part. Là, cette doléance de reprendre les cours avait été posée, mais nous qui étions présents, on a fait savoir à la DPE et à la coordination de l’APEAE qu’on allait retourner consulter la base, puisque c’est elle qui est souveraine. Même si moi seul, coordinateur, je dis oui, et que l’ensemble des enseignants contractuels dit non, ça n’aura pas d’effet sur le terrain. Et quand nous avons fait ce compte rendu à la base, elle a catégoriquement rejeté. Comme quoi, ils ne veulent plus un contrat avec la communauté, parce que selon nos informations, l’APEAE n’a pas changé, officiellement c’est 5 000 GNF. Vouloir encore accepter, la charge va retomber sur les communautés que l’Etat lui-même a décidé de décharger. Jusqu’à présent, nos enfants ne sont pas en classe faute de moyens. Même pour acheter les fournitures scolaires de nos enfants, on n’a pas pu. Avant qu’on ne quitte récemment Conakry, c’est la date du 03 octobre 2023 qui était prévue pour la paie des arriérés, mais jusqu’à présent, rien. On ne connaît pas maintenant de date pour cette paie. Il n’y a pas non plus de communication là-dessus », déplore le coordinateur régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré.

En outre, notre interlocuteur les autorités de la transition. « Nous demandons et nous prions les autorités à tous les niveaux de revoir cette situation. Chacun veut contribuer au développement de ce pays. Et nous, notre façon de contribuer à ce développement est l’enseignement, apprendre et former les cadres de demain. En retour, nous avons aussi besoin d’être récompensés. En cela, nous demandons une fois de plus aux autorités de penser à leurs fils et enfants que nous sommes. Aux enseignants contractuels, je ne peux pas les forcer. Ce sont des gens qui sont poussés au mur, ils ont du mal à partir sans rien dans leurs poches », a laissé entendre Moriba Doualamou.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Joseph Goumou pour Guineematin.com

Tél : (00224) 620 166 816/ 666 890 877

Facebook Comments Box