Michel pépé Balamou : « si aujourd’hui le gouvernement nous propose 20%, nous pensons que c’est une moquerie »

Michel pépé Balamou, secrétaire général du Syndicat National de l’Education

Comme annoncé précédemment, le mouvement syndical guinéen a tenu une assemblée générale extraordinaire ce mardi, 10 octobre 2023, à la bourse du travail à Conakry. Cette rencontre portait sur la situation des négociations tripartites engagées avec le gouvernement et le patronat autour des revendications des travailleurs. Ces revendications portent entre autres sur « l’augmentation de la valeur monétaire du point d’indice salarial à hauteur de 100% pour les fonctionnaires, les contractuels permanents et les pensionnées et la valorisation de la pension de retraite des anciens travailleurs régis par la caisse nationale de sécurité sociale à hauteur de 80 % du dernier salaire ».

Les échanges ont eu lieu à huis clos entre les leaders syndicaux. Et, au sortir de la rencontre, Michel pépé Balamou, le secrétaire général du Syndicat National de l’Education, a présenté les 20% proposés par le gouvernement comme une « moquerie » lancée au syndicat.

« Les travailleurs de Guinée ont droit à un partage équitable du profit dû au travail de tous. Ce sont les travailleurs du secteur privé, mixte, public et informel qui créent de la richesse. Nous sommes 117.000 fonctionnaires, et aujourd’hui on dit que nous sommes au nombre de 87.000 fonctionnaires. Nous nourrissons nos familles biologiques, nos belles-familles, nos familles parentes, nos parents au village. Donc, le fonctionnaire est l’espoir de tout un peuple. Ce sont les 117.000 fonctionnaires qui nourrissent les 13.000.000 de Guinéens. Et aujourd’hui nos enfants ne vont plus à l’école, parce que nous n’avons plus de frais de scolarité pour eux. Les loyers coûtent chers, le transport coûte cher, le pouvoir d’achat a chuté. Si aujourd’hui le gouvernement nous propose 20%, nous pensons que c’est peu, c’est insuffisant, c’est une moquerie. La base des négociations, c’est 50%. C’est-à-dire 50% de proposition minimale et que nous nous quittons 100% on se rencontre au juste milieu sur la ligne médiale. C’est à ce seul prix que nous pourrons céder. En tant que syndicats professionnels, nous avons donné une chance de négociation. Tous les travailleurs s’attendaient à l’émission d’un préavis de grève qui allait courir 10 jours et après à l’avis de grève. Nous attendons le jeudi prochain. Si le jeudi prochain on a pas une proposition substantielle d’amélioration des conditions de vie de travail des fonctionnaires, des retraités, des travailleurs mixtes et privés nous allons encore convoquer une assemblée générale », a dit Michel Pépé Balamou.

Oumou Lamarana Bah pour Guineematin.com

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