Comme on le sait, depuis le 15 août 2023, le site d’informations Guineematin.com fait l’objet d’une censure imposée par les autorités guinéennes, le rendant inaccessible sur le territoire national sans passer par VPN ou le site miroir créé par Reporters Sans Frontières. Cette restriction, effectuée sans procédure administrative ou judiciaire légale, constitue une violation flagrante de la liberté d’expression et de presse, privant ainsi de nombreux Guinéens d’une source fiable d’informations sur leur pays.
En plus de violer le droit des citoyens à l’information, la censure de Guineematin.com constitue également une violation de la Charte de la Transition, qui reconnaît et consacre la liberté de la presse et d’expression. Les efforts déployés par l’Administration de Guineematin.com (dont la saisine du ministère de l’Information et de la Communication, à travers le Secrétaire Général du Département) et le dépôt d’une plainte contre X auprès de la Haute Autorité de la Communication (HAC) par l’AGUIPEL, n’ont malheureusement pas encore porté leurs fruits. Pourtant, le site continue sa chute vertigineuse sur internet, d’autant plus que les visites via le site miroir de RSF (dont on fait la promotion) ne sont pas comptabilisées par les moteurs de recherche…
Préoccupé par le risque grandissant de voir Guineematin.com disparaître des radars, alors qu’il a souvent été classé meilleur organe de presse sur internet en République de Guinée, un groupe de lecteurs et les responsables de Guineematin.com ont lancé une pétition pour exiger la fin de la censure du site.
Également, le syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a mobilisé ses membres pour venir témoigner au personnel et à l’administration de leur engagement à soutenir cette entreprise de presse qu’on ne doit pas faire disparaître par l’unique volonté des prédateurs de la liberté de presse. Et pour joindre l’acte à la parole, les camarades syndicalistes ont réuni leurs membres à la mairie de Kaloum où ils ont annoncé une manifestation le 16 de ce mois (si la situation reste inchangée) et révélé que c’est le ministre Ousmane Gaoual Diallo qui est à l’origine des restrictions imposées à Guineematin.
Et, aujourd’hui, c’est la ministre de l’Information et de la Communication qui a reçu les associations de presse. A en croire la déclaration publiée à la sortie de cette rencontre, Aminata Kaba aurait promis de « s’impliquer pour trouver une solution rapide au problème ».
Ci-dessous, Guineematin.com vous propose la déclaration des 3 associations de presse
Déclaration Conjointe des Associations de Presse sur la situation de Guineenematin
Suite aux plaintes adressées à la Haute Autorité de la Communication le 28 août 2023 et à l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information le 11 septembre 2023, restées toutes sans suite, l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL), l’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI) et le Réseau des Medias sur Internet en Guinée (REMIGUI), ont été reçues ce mercredi 11 octobre par Madame la Ministre de l’Information et de la Communication Aminata Kaba. Les discussions ont porté sur la restriction d’accès que connaît depuis près de deux mois le site d’informations Guineematin.com.
Les trois associations ont informé la Ministre des difficultés et des menaces de fermeture que connait cette entreprise de presse. Toutefois, elles lui ont dit qu’elles ignorent pour le moment l’auteur de la restriction qui les préoccupe.
En retour, la Ministre a salué la démarche des trois associations et a promis de s’impliquer pour trouver une solution rapide au problème.
Les trois associations de presse profitent de l’occasion pour réaffirmer leur engagement constant contre les violations de la liberté de la presse en République de Guinée.
Conakry, le 11 octobre 2023
AGUIPEL URTELGUI REMIGUI
Amadou Tham Camara Aboubacar Camara Thierno Amadou Camara
