Polygamie : après avoir pris une 3ème femme, Ibrahima Camara poursuivi en justice par ses 2 premières épouses

« J’avais deux femmes à la maison, j’ai ensuite trouvé une 3ème femme… Après avoir célébré le mariage de la 3ème femme, j’ai trouvé une autre location pour vivre avec elle. Je suis parti à Dabompa chez ma 3ème femme, j’ai fait une semaine là-bas. Lorsque je suis revenu chez mes deux autres femmes pour partager les tours (deux jours avec chacune), ma première femme était partie à Kankan. La deuxième femme était en état de famille, elle m’a dit que dès qu’elle accouche elle va quitter la maison si je ne divorce pas de ma 3ème femme… Depuis l’année 2019, j’étais malade et mes femmes ne me respectaient pas, ni s’occupaient de moi. Ma première femme travaillait, elle n’avait pas le temps pour moi. Et, la 2ème aussi ne me respectait pas, j’étais souffrant… Durant 4 ans, j’étais malade, j’ai même subi une intervention chirurgicale », a notamment expliqué le mari, Ibrahima Camara.

Dans cette affaire, Ibrahima Camara est poursuivi pour « abandon de famille ». Et, ce sont ses deux premières épouses qui ont ont porté plainte contre lui. Mais, le prévenu y voit un règlement de compte à cause du fait qu’il s’est marié à une troisième femme. Devant le tribunal correctionnel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma) où il a comparu hier, mardi 10 octobre 2023, ce père de famille a brandi cet argument pour construire sa défense, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Devant cette juridiction de première instance, Ibrahima Camara est d’abord revenu sur les raisons qui l’ont poussé à trouver une troisième épouse. Il assure que ses deux premières femmes n’avaient aucun égard pour lui depuis qu’il est tombé malade en 2019. Et, pour ce qui est des charges articulées contre lui, il les a réfutées à cette barre.

« J’avais deux femmes à la maison, j’ai ensuite trouvé une 3ème femme. Et, j’ai informé mes deux autres femmes que je vais épouser une 3ème. Après avoir célébré le mariage de la 3ème femme, j’ai trouvé une autre location pour vivre avec elle. Je suis parti à Dabompa chez ma 3ème femme, j’ai fait une semaine là-bas. Lorsque je suis revenu chez mes deux autres femmes pour partager les tours (deux jours avec chacune), ma première femme était partie à Kankan. La deuxième femme était en état de famille, elle m’a dit que dès qu’elle accouche elle va quitter la maison si je ne divorce pas de ma 3ème femme… Depuis l’année 2019, j’étais malade et mes femmes ne me respectaient pas, ni s’occupaient de moi. Ma première femme travaillait, elle n’avait pas le temps pour moi. Et, la 2ème aussi ne me respectait pas, j’étais souffrant. Selon elles, je ne leur donnais pas la dépense. Mais, pour les enfants, je donnais de temps en temps. Mais, si je n’en ai pas, je ne donne pas. En plus, j’ai demandé à mes épouses de me restituer mes enfants, elles ont répondu que si je veux de mes enfants, elles devraient revenir à la maison avec eux. J’ai dit : non, ce n’est pas moi qui vous ai chassées. Maintenant, elles voulaient revenir, parce que je me suis rétabli. Mais, pendant que j’étais souffrant, elles ont toutes fui. Durant 4 ans, j’étais malade, j’ai même subi une intervention chirurgicale », a-t-il expliqué.

Appelée à la barre, Fanta Camara, la 2ème épouse d’Ibrahima Camara, a réitéré les accusations contre son mari.

« Mon mari a fait une semaine chez sa 3ème femme. Lorsqu’il est revenu, il a fait le partage des jours entre nous ses épouses, deux jours avec chacune. Un jour, je l’appelle, c’est sa 3ème femme qui répond, en disant qu’il est occupé. J’ai raccroché et je n’ai rien dit. À mon retour chez moi, il prenait son bain. J’ai répondu seulement, ma coépouse m’a insultée. Lorsque mon mari s’est vu avec elle, il est venu me dire de demander pardon à sa femme. J’ai répondu : jamais je ne ferai cela. Après quelques jours, il avait passé la nuit avec moi. Et, le lendemain, j’ai eu des douleurs atroces au niveau du ventre, je suis partie à l’hôpital. J’ai fait la consultation et le médecin avait annoncé que mon bébé était mal positionné dans mon ventre. Ensuite, le médecin a dit à mon mari qu’il était question de sauver une vie, c’est-à-dire entre mon bébé et moi. Il a discuté avec le médecin et ils ont conclu que je devais être opérée. Après deux semaines de mon opération, mon mari m’a frappée et j’ai fait une crise. Mon grand frère l’a appelé, il lui a dit que si je ne quitte pas sa concession il va me faire du mal et même me tuer. Et, s’il dit qu’il n’avait pas d’argent pour nous donner la dépense, moi, je vais dire que ce n’est pas vrai. C’est parce qu’il ne voulait pas donner, sinon il avait l’argent. Donc, il refusait. Et, lorsque j’ai quitté chez lui, il était en bonne santé, bien portant et il travaillait bien. Moi, Fanta Camara, je souhaite qu’il me donne un logement où je pourrai rester vivre avec mes enfants et il va les prendre en charge », a-t-elle déclaré.

Au terme de ces dépositions, le président du tribunal, Mohamed Keïta, a ordonné la mise en liberté provisoire d’Ibrahima Camara et la comparution de ses deux autres femmes (Aicha Sylla et Doussou Condé). Il a ensuite renvoyé l’audience au 17 octobre prochain pour la suite des débats.

Laouratou Diallo pour Guineematin.com

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