Mohamed Fadiga jugé pour viol à Conakry : « c’était une relation consentie… »

image d'Amnesty International pour simple illustration

Mohamed Fadiga est traduit devant le tribunal criminel de Mafanco pour répondre des faits de viol. Il est accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec la mineure dont on lui avait promis le mariage. A la barre du tribunal de Mafanco ce mercredi, 11 octobre 2023, le chauffeur de profession a nié les faits de viol, parlant de relations consenties, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est au cours de l’année 2020 que ce cas de viol aurait été commis au quartier Tombolia, dans la commune de Matoto. L’accusé, en détention préventive depuis le 17 novembre 2020, plaide non coupable.

Mohamed Fadiga écarte les faits de viol et parle de relations sexuelles consenties. Pour lui, les relations sexuelles qu’il a entretenues avec la mineure, âgée de 16 ans au moment des faits, n’étaient pas faites sous contrainte. « Elle est venue d’elle-même chez moi. Nous avons entretenu des relations sexuelles. Elle était consentante. C’est elle-même qui m’a appelé pour me dire qu’elle venait. C’était une relation consentie. Moi, je la considérais comme ma femme. Parce que sa tante était au courant. Son tuteur était également au courant. J’avais envoyé des colas pour demander sa main en mariage. Donc, tout allait bien. J’envoyais souvent des cadeaux pour elle et sa tante m’envoyait à manger. Pour moi, c’était ma femme. Il y a eu plusieurs fois des relations sexuelles entre nous. Il y en a eu au moins 3 fois », a dit l’accusé à la barre.

Après la déposition de l’accusé, le tuteur de la victime, Abdoulaye Sylla, est revenu sur la genèse de leur connaissance. « Un jour, Mohamed Fadiga est venu chez moi, il m’a dit qu’il veut de la fille en mariage. Je lui ai dit qu’elle est encore mineure. Quand elle sera majeure, j’accepterais parce qu’il s’agit de mariage. Cependant, j’ai pris à témoin ses amis présents ce jour. Je l’ai mis en garde. Je lui ai dit que s’il la touchait, je ne pardonnerais pas, même si c’est le premier imam de la grande mosquée Fayçal, Elhadj Mamadou Saliou Camara qui intervient. On est resté dans ça. Un jour, la sœur de Fadiga est venue me saluer avec quelques colas pour nous dire que Fadiga voulait la main de ma fille. Entretemps, je suis allé en mission à N’Zérékoré. A mon retour, ma femme m’a dit que M.S ne se portait pas bien. On a cherché des médicaments… impossible. C’est ainsi que j’ai dit à ma femme de l’envoyer chez une sage-femme pour voir si elle n’est pas en grossesse. Mais elle n’a pas accepté. C’est ainsi que moi-même j’ai pris M.S pour l’envoyer chez le médecin légiste, Professeur Hassan Bah.  Le résultat qui est sorti du rapport dit qu’elle a été violée. Le lendemain, j’ai porté plainte contre Mohamed Fadiga », a expliqué le tuteur de la victime.

Prenant la parole, le procureur Kanfory Ibrahima Camara a fait observer que, de façon tacite, le tuteur de la victime et sa femme ont favorisé les relations entre les deux. « De façon tacite, vous avez favorisé les relations entre les deux. Vous avez accepté les colas que sa sœur a envoyé, vous partagez votre plat avec Mohamed qui fréquente votre fille à tout moment. Donc, Mohamed se croyait déjà époux de votre fille. D’un côté vous avez favorisé les contacts entre eux », a fait observer le procureur Kanfory Ibrahima Camara.

Le tribunal a renvoyé l’affaire au 17 octobre 2023 tout en ordonnant la comparution de Mariama Sylla, tante de la mineure, et l’audition en chambre de conseil de la victime.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel : 620 589 527/664 413 227

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