Ibrahima Foulamory Bah du site Courrierdeconakry.com : « un agent m’a frappé, je suis tombé et j’ai perdu connaissance »

Ibrahima Foulamory Bah, journaliste au courrier de Conakry

Une violence inouïe s’est abattue sur des journalistes lundi dernier à Kaloum, venus marcher contre la restriction du site d’informations générales Guineematin.com depuis plus de 2 mois. Après avoir parcouru une dizaine de mètres entre le rond-point du Port autonome de Conakry et la Cité Chemins de fer, les hommes de médias ont été aspergés de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, fortement mobilisées pour empêcher la marche.

En plus des 13 journalistes mis aux arrêts et inculpés, d’autres ont été blessés. C’est le cas de Ibrahima Foulamory Bah du site lecourrierdeconakry.com, qui est encore alité à domicile, très souffrant, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans la débandade, après avoir inhalé du gaz lacrymogène, 13 journalistes ont été arrêtés et conduits au commissariat central de Kaloum avant d’être déférés au tribunal de première instance de Kaloum. D’autres ont été blessés, dont Ibrahima Foulamory Bah, qui porte encore les stigmates de cette répression.

 « Le lundi dernier, le SPPG a initié une marche pacifique pour la levée de la restriction imposée au site guineematin.com ; c’est suite à ça que nous avons répondu à cette marche mais également pour couvrir la marche pour une large diffusion. C’est ainsi que nous nous sommes rendus très tôt au rondpoint du Port autonome de Conakry. Dès que nous nous sommes rassemblés, on s’est vu entourés par les forces de défense et de sécurité, gendarmes et policiers. Ils étaient tellement nombreux avec une quinzaine de pick-up. Ils nous ont entourés de partout. C’est là que j’ai compris que nous qui étions présents, on était déjà aux arrêts. Mais je n’étais pas aussi inquiet parce qu’on était venus pour réclamer un droit, réclamer la liberté de la presse en Guinée. Nous avons continué notre marche du Port jusqu’à la Cité chemin de fer. C’est là que la débandade a commencé. Les agents ont commencé à tirer du gaz lacrymogène sur nous. C’est là que nous avons été interpellés de façon terrible, de façon horrible, de façon brutale. La manière dont on nous a arrêtés, c’est du jamais vu dans l’histoire de la Guinée. Les forces de l’ordre ont déversé toute leur colère contre nous. Ils nous ont frappés avec force. On ne peut pas expliquer comment toute la scène s’est déroulée », a raconté Ibrahima Foulamory Bah.

Pour ce qui est de son cas personnel, notre confrère dit être tombé en syncope à la suite des coups. « C’est quand j’ai vu Mariame Bhoye Barry de Cavi médias qui criait, on la violentait on la frappait, je me suis approché pour leur dire d’arrêter de frapper la consœur, que c’est un être humain. Il ne fallait pas que je dise ça. Un agent est venu derrière moi, il m’a frappé au cou, je ne sais pas avec quoi. Dès qu’il m’a tapé, je suis immédiatement tombé. J’ai perdu connaissance. Ensuite, ils m’ont embarqué dans le pick-up avec des coups de pieds. Ils nous ont amenés au commissariat central de Kaloum, ensuite au tribunal de première instance de Kaloum. Je demande que justice soit rendue », a lancé Ibrahima Foulamory Bah, immobilisé à domicile.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél : 669 68 15 61

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