Coup de crosse à la tête, bastonnade : Abdoulaye Barry raconte sa mésaventure au stade du 28 septembre en 2009

Victime d’un coup de crosse à la tête et d’une bastonnade de la part de militaires, le tailleur né en 1970, a pu échapper à ses agresseurs dans l’enceinte sportive de la capitale guinéenne. 14 ans après ces faits commis lors d’un meeting des forces vives de Guinée qui s’étaient mobilisées contre une candidature de Moussa Dadis Camara, président de la junte d’alors, en 2010, Abdoulaye Barry est passé lundi, 23 octobre 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn pour raconter sa mésaventure, rapporte Guineematin.com à travers ses reporters dépêchés sur place.

Il a décrit une ambiance plutôt festive avant l’arrivée des bérets rouges qui ont fait usage de leurs armes pour tirer de coups de feu, mais aussi pour blesser les manifestants.

« Lorsqu’ils ont commencé à tirer, il y a eu la panique. J’ai voulu sortir mais j’ai cherché une sortie sans succès. Je suis allé m’adosser au mur mais il y avait un militaire qui me suivait, je ne le savais pas. Alors que j’ai voulu regarder derrière, il avait un fusil, et il m’a donné un coup de crosse. Je suis tombé mais il a continué à me frapper. Son collègue m’a fouillé, ils ont pris mon téléphone et un peu d’argent. Ils ont toujours continué à me bastonner. Je me suis immobilisé, ils ont poursuivi un autre. Mon sang coulait abondamment. Entre 14 et 15 heures, j’ai essayé de sortir mais c’était difficile. À un moment donné, deux camions militaires sont venus pour ramasser les morts. Quand ils ont ouvert les portes, j’ai foncé pour sortir. J’ai trouvé qu’ils ramassaient certains auprès du stade annexe. Des gens m’ont aidé, je suis allé rester à la mosquée. On m’a aidé à changer mes habits, j’ai nettoyé le sang sur moi et ils m’ont dit d’attendre là. Je suis resté là-bas jusqu’à 18 heures, ils m’ont aidé pour que je rentre à la maison », a-t-il expliqué.

Arrivé chez lui, son frère en pleurs va l’envoyer dans un dispensaire de Ratoma pour être soigné. Mais il audit jusqu’à présent avoir mal à la tête.

Mamadou Yahya Petel Diallo et Thierno Hamidou Barry pour Guineematin.com 

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