Enseignement professionnel privé : « nous n’agréerons pas une école qui n’a pas d’infrastructures, qui n’a pas suffisamment d’enseignants »

Alpha Bacar Barry, ministre ETFPE

Comme annoncé précédemment, le Ministère de l’Enseignement Technique a lancé l’opération de dématérialisation du processus d’obtention des agréments pour écoles de l’Enseignement technique et professionnel privé. Devant les représentants des écoles privés de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, le ministre Alpha Bacar Barry n’est pas allé du dos de la cuillère. C’était dans la journée d’hier, mercredi 25 octobre 2023, au Centre national de formation et de perfectionnement en gestion (CNFPG) de Donka, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son discours, Alpha Bacar Barry, soucieux de la qualification de ce secteur, a fait savoir que toutes écoles qui manquent d’infrastructures, d’enseignants de qualité, d’équipements ne seront pas agréées. Il a également indiqué menacer de retirer les agréments des écoles techniques privées qui ne performent pas et qui trichent sur la réglementation en vigueur.

« Que ça soit très clair pour tout le monde. Nous n’acceptons pas et n’accepterons pas que des promoteurs du privé contournent la loi. Nous n’allons pas perdre du temps avec tout le monde. Nous ne sommes pas là pour une mission pédagogique non plus. Nous faisons nos devoirs de maison, à vous de faire les vôtres aussi. Nous n’agréerons pas une école qui n’a pas d’infrastructures, qui n’a pas suffisamment d’enseignants. Nous n’allons pas agréer une école qui n’a pas d’équipements. Nous n’allons pas agréer une école qui a fait des déclarations mensongères dans son application. Nous allons retirer les agréments des écoles qui ne sont pas en train de performer. Nous allons retirer l’agrément à une école qui va tricher sur la réglementation en vigueur dans les examens et autres. Nous serons intraitables. Nous pensons que le secteur privé est complémentaire du secteur public, nous estimons qu’il y a des enseignants là-bas qui ont des emplois qu’il faut protéger. Mais nous sommes aussi responsables de la qualité de la formation pour nos enfants. Ce que nous voulons est que personne de vous ne soit victime d’harcèlements, d’injustice, de chantages… Que ce soit dématérialisé et que chacun puisse trouver au Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi un mécanisme personnel. Là, le ministre n’a rien avoir là-dedans », a laissé entendre monsieur Barry.

En outre, le ministre a invité les responsables des écoles de santé à assainir leur secteur, qu’il a qualifié de sale. « Le secteur de la santé est invité, quand nous allons décider d’ouvrir les agréments pour les écoles de santé, à payer les frais d’agrément. Et ce n’est pas au Ministère que vous payez. Le système de payement va directement au trésor public. Ça aussi, c’est pour vous dire que c’est une forme de transparence. Mais, on se doit un langage de vérité. De votre côté, vous devez assainir votre secteur. Il y a beaucoup de gens dans votre secteur qui salissent le secteur. Toute personne qui gagne aujourd’hui un peu d’argent et qui a envie de recycler cet argent, veut ouvrir une école. C’est une chasseur d’or… C’est une vocation, une passion pour ouvrir une école. Ce n’est pas un passe-temps, un business ou un endroit où on va planquer de l’argent. Parce que c’est sérieux, c’est d’autres qu’on reçoit. C’est quelque chose de très sérieux et nous n’entendons pas plaisanter avec ça. Pour les écoles de santé, on ne bougera pas tant que nous n’avons pas l’assurance que dans le secteur privé, les mesures sont faites et prises pour avoir un enseignement de qualité. On ne bougera pas. Quelqu’un qui a une chambre et un salon, et qui accueille 150 personnes, dit qu’il fait une école de santé parce qu’il a appris à quelqu’un à faire une injection… c’est fini ça. Je le répète encore ; ce que j’ai dit dans les écoles santé, on forme beaucoup d’assassins. Ce n’est pas normal. Et avec vous, on a fait grand travail d’assainissement et on va continuer le travail », a lancé le ministre Alpha Bacar Barry.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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