La constitution des dossiers exigés pour le concours de recrutement à la fonction publique est entourée de magouille dans certaines localités de la Guinée. C’est le cas à Mandiana où les citoyens déboursent plus qu’il n’en faut pour l’enrôlement pour les cartes d’identité biométrique, les certificats de nationalité, entre-autres. Devant la récurrence des plaintes, le maire de la commune urbaine, Ibrahima Sira Diakité a sonné la fin de la recréation. L’annonce en a été faite ce vendredi, 27 octobre 2023, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Des citoyens rencontrés par notre reporter ont expliqué les difficultés qu’ils rencontrent dans la confection des documents administratifs. « Je suis de la commune rurale de Dialakoro. Pour l’obtention de mes dossiers, j’ai été à la mairie, à la justice et à l’hôpital. J’ai payé 180 mille GNF pour la carte biométrique, 120 mille GNF pour le certificat de nationalité et le casier judiciaire, et plus de 50 milles pour le certificat de visite et contrevisite », a dit un citoyen sous anonymat.
Même son de cloche chez cette dame. « J’ai été à la commune où j’ai payé 180 mille francs guinéens pour la carte biométrique. Après, à la justice j’ai été obligé de payer 120 mille GNF et 35 mille pour le certificat de nationalité et le casier judiciaire. A l’hôpital, j’ai déboursé plus 17 mille GNF pour le carnet de visite et de contrevisite », informe-t-elle.
Devant ces comportements « indélicats », contraires aux instructions, le maire de Mandiana Ibrahima Sira Diakité a tapé du poing sur la table. « Je ne peux dire que ces accusations sont fausses ou qu’elles sont vraies, parce que personne n’a osé s’assumer devant moi. Malgré mon état de santé, je suis venu ce matin pour dire d’arrêter tout ce qui est lié au versement d’argent, parce que nous nous voulons soulager nos citoyens. C’est pourquoi on a dit aux citoyens de payer 165 milles pour avoir les cartes biométriques. Parce que la banque habilitée à recevoir le versement n’est pas représentée à Mandiana. Donc, on a cherché des agents à Conakry, à Kamsar et à Kankan pour faire nos versements. Mais, si j’entends que mes agents soutirent plus de 180 mille GNF, c’est pourquoi ce matin j’ai instruit à ce qu’on arrête pour le moment le versement des citoyens à notre niveau jusqu’à nouvel ordre. Donc, ce temps nous permettra de vérifier et de mettre en place une équipe composée des conseillers commune pour recevoir les versements des citoyens et envoyer à la banque avec 165 milles et que le même prix reste respecté », a laissé entendre Ibrahima Sira Diakité.
De Mandiana, Mamady Konoma Keita pour Guineematin.com