N’Zérékoré : des chefs d’établissements opposés au retour en classe des enseignants contractuels ?

Moriba DUOLAMOU, coordinateur régional des enseignants contractuels de N'zérékoré

Les enseignants contractuels communaux de la région forestière ont repris le chemin de l’école lundi dernier, 30 octobre 2023, suite à la signature du protocole d’accord entre le gouvernement et l’intersyndicale de l’éducation. Rencontré en situation de classe, Moriba DUOLAMOU, coordinateur régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré a confirmé la reprise des cours non sans déplorer l’attitude de certains chefs d’établissement, rapporte l’équipe de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Moriba Douolamou est revenu sur le test auquel doivent être soumis les enseignants contractuels avant leur intégration à la fonction. « Ce matin, les enseignants contractuels ont pris d’assaut les concessions scolaires pour dispenser les cours et servir de façon loyale la République de Guinée. Cela est le fruit d’un protocole d’accord qui a été signé par le gouvernement guinéen et la coordination nationale des enseignants contractuels. Ce protocole stipule que les enseignants contractuels seront évalués en situation de classe. Cela signifie la pratique régulière des missions d’inspection. Et après cette pratique, ceux qui vont satisfaire l’inspection, seront engagés à la fonction publique au plus tard le 31 décembre. Par rapport à ce test, nous y sommes habitués déjà. L’inspection vient dans les différentes classes sans vous informer, elle vous observe pendant votre entretien avec les élèves », a-t-il fait savoir.

Parlant des difficultés rencontrées pendant cette reprise des cours par les contractuels, le coordinateur a dénoncé le comportement de certains chefs d’établissements pendant le débrayage des contractuels. « Les difficultés qu’on a constatées, c’est que pendant qu’on était en grève, la grève étant un droit constitutionnel, certains chefs d’établissement se sont permis de remplacer certains de ces vaillants enseignants contractuels. Or, pour le problème de carte biométrique, des directeurs d’écoles avaient passé plus de 3 mois pour certains, 2 mois pour d’autres, à la recherche de leurs cartes biométriques sans aller en classe. Et eux, où ils sont, ils ne peuvent pas accepter de travailler pendant 2 ou 3 mois sans avoir leur salaire, c’est impossible. De surcroît, nous avons passé plus d’une année en train de dispenser les cours sans rien avoir. Si toutefois nous devons manifester notre colère en demandant à l’Etat de régler notre situation et que ces chefs d’établissement se mettent à faire du tort à ces enseignants contractuels, je pense que ce n’est pas bon. Lorsque j’étais parti voir le directeur préfectoral de l’éducation, il m’avait dit qu’il n’est pas d’accord de remplacer un enseignant contractuel pendant qu’il défend son droit. Ce qui signifie que ces décisions proviennent des chefs établissements et non du directeur préfectoral de l’éducation de N’Zérékoré », a souligné le coordonnateur régional des enseignants contractuels.

En attendant l’arrivée de la mission d’identification des contractuels, Moriba DUOLAMOU encourage ses collègues à persévérer. « Je demande aux enseignants contractuels de continuer à aller en classe en attendant l’arrivée de la mission d’identification, de biométrisation et de paie de la prime d’accompagnement des enseignants contractuels… ».

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH et Joseph GOUMOU pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620 166 816/666 890 877

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