Un atelier de partage et d’harmonisation du fonctionnement de l’observatoire national de la compétitivité pays (ONCP) en vue de son opérationalisation a eu lieu hier, mercredi 8 novembre 2023, à Conakry. Cette activité organisée par l’Observatoire National de la Compétitivité Pays ( ONCP) et le projet de Relance de la Filière Ananas (REFILA) est mise en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement (ONUDI) sur financement de l’Union Européenne. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’optimisation des opérations de l’Observatoire National de la Compétitivité-Pays (ONCP). La cérémonie, qui s’est déroulée dans un complexe hôtelier de la place, a regroupé d’importantes personnalités venues notamment de la Présidence de la République, du ministère du Commerce et des institutions partenaires techniques et financières. A cette occasion, les organisateurs de cet événement ont mis en lumière l’importance du Projet de Relance de la Filière Ananas (REFILA) dans le cadre du Programme de Compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (PCAO).
Selon des informations recueillies par un journaliste que Guineematin.com avait dépêché sur place, le projet de Relance de la Filière Ananas (REFILA) est le volet national pour la République de Guinée du Programme de Compétitivité de l’Afrique de l’Ouest (PCAO) financé par l’Union Européenne dans le cadre du Programme Indicatif Régional (PIR) 2014-2020 pour l’Afrique de l’Ouest (11è FED).
Les objectifs spécifiques de ce projet visent à améliorer la performance de la filière ananas en Guinée et favoriser sa croissance, en stimulant sa contribution à l’industrie, au commerce régional, à l’exportation et à la création d’emplois. Il vise également à améliorer le climat des affaires en Guinée, notamment grâce à l’intégration des politiques régionales destinées à accroître la compétitivité au niveau national.
Le Directeur général de l’Observatoire National de la Compétitivité-Pays (ONCP), Moussa Kane, a saisi cette occasion pour rappeler aux 74 participants les défis majeurs auxquels est confrontée la compétitivité des pays d’Afrique de l’Ouest. « Une évaluation récente a permis de mettre en évidence les principaux défis auxquels la compétitivité des pays de l’Afrique de I’Ouest est confrontée, notamment le défi de fonctionnement des différents instruments régionaux (schéma de libéralisation des échanges de la CEDEAO, protocole sur la libre circulation, TEC, ZLECAF, etc.) ; l’absence d’instruments régionaux pour suivre la mise en œuvre des accords commerciaux et d’en évaluer leur impact sur la compétitivité ; l’absence de chaîne de valeur intégrée et l’insuffisance de transformation, de modernisation, de diversification ainsi que des coûts élevés de production ; le climat peu favorable pour les entrepreneurs et investisseurs ; la faiblesse dans les domaines de la technologie, de l’innovation et dans les infrastructures de qualité ; l’inadéquation des formations et des compétences aux besoins des entreprises ; I’insuffisance des infrastructures de transport, d’énergie, de télécommunication… », a-t-il énuméré.
En outre, Moussa Kane a souligné que malgré l’emplacement stratégique de la Guinée en tant que carrefour naturel des échanges, ainsi que son potentiel dans des secteurs comme l’agriculture, les mines et l’énergie, la compétitivité du pays reste à la traîne par rapport au reste du monde. « La République de Guinée, pays côtier de l’Afrique de l’Ouest, dispose de six frontières terrestres, faisant d’elle un carrefour naturel des échanges et une tête de pont pour l’intégration sous-régionale, notamment pour la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et son marché unique constitué de plus de 330 millions de consommateurs. Malgré son formidable potentiel dans les domaines de l’agriculture de mines, de l’énergie, la compétitivité de la Guinée à I’instar des économies de l’Afrique de l’Ouest reste à la traîne, comparativement au reste du monde », a déclaré Moussa Kane.
Pour sa part, le Secrétaire général du Ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME a souligné l’importance de la collaboration pour créer les conditions nécessaires à la compétitivité. Mohamed Bakayoko a mentionné l’importance de disposer d’infrastructures telles que des routes, de l’énergie pour la transformation industrielle, et d’assurer la mise en place d’infrastructures marchandes. « Nous disons que ce que nous faisons, il n’y a pas de nouvel élan, mais nos responsabilités collectives font que nous puissions collaborer amplement pour nous, en tant que Ministère du Commerce que nous puissions faciliter l’approvisionnement du marché en termes de denrées alimentaires. Et à côté de cela que le ministère de l’agriculture donne tous les efforts possibles. Ils sont en train de le faire, il faut le dire déjà, pour que les guinéens puissent déjà produire. Mais encore une fois, il faut être plus large que les simples questions de production et de commercialisation. Parce que, quand on parle de compétitivité, on est plus en train de parler de bases qui permettent d’atteindre ces objectifs-là. C’est-à-dire qu’il faut créer les conditions. Quand on parle de commercialisation, il faut des routes, de l’énergie pour la transformation industrielle. Il faut pouvoir acheminer vers les infrastructures marchandes. Donc en fait, c’est un ensemble d’éléments qui vont permettre que l’on puisse dire oui, la Guinée est un pays de destination. Donc, vous avez le code des investissements quand vous voulez investir en Guinée. Donc ces questions sont plus d’ordre technique. Donc nous nous inscrivons déjà dans cette démarche et nous comptons déployer encore beaucoup plus d’efforts, mettre plus de moyens à la disposition de nos services techniques pour pouvoir satisfaire les besoins de nos concitoyens », a précisé Mohamed Bakayoko, Secrétaire général du Ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME.
De son côté, Ansoumane Bérété a salué les efforts du gouvernement guinéen dans la recherche de moyens pour positionner la Guinée sur la scène internationale. Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) a réaffirmé l’engagement de l’ONUDI à accompagner la Guinée dans ce processus, saluant la création du comité d’orientation nationale des stratégies comme une étape clé pour promouvoir la compétitivité de la Guinée.
« L’ONUDI voudrait saluer les efforts et la clairvoyance du gouvernement guinéen, en particulier le Ministère du commerce, de l’industrie et des PME pour la mise en place de cet instrument important qui est l’ONCP (Observatoire national de compétitivité pays) ; continuer à travailler inlassablement à son opération. Cela nous interpelle, cela nous a interpellés au niveau de l’ONUDI, c’est ce qui nous donne aujourd’hui le plaisir de nous tenir à vos côtés pour accompagner le processus d’opérationnalisation de cet instrument majeur pour un meilleur positionnement de notre pays, la Guinée. Je voudrais saluer la mise en place du comité d’orientation nationale des stratégies qui est une étape importante, fondamentale, un organe clé puisque fédérateur, reflétant la diversité des acteurs qui sont concernés, qui devraient nécessairement être impliqués dans la promotion de la compétitivité du pays. Je voudrais donc féliciter, encourager tous les membres de ce comité et leur réitérer à travers l’ONCP de l’engagement continu de l’ONUDI à leurs côtés dans les travaux qu’ils auront à dérouler », a indiqué Ansoumane Bérété.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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