Yarie Camara vend du sable à la place du savon dans de petits seaux à Conakry : le parquet de Dixinn demande sa condamnation

Se faisant passer pour une vendeuse de savon de toilette de bonne qualité, Yarie Camara se plaisait à tromper ses clients pour faire plus de profits. Dans ses petits seaux qu’elle expose à la vente, elle n’y mettait quasiment que du sable. La fine couche de savon qu’elle met à la surface ne sert qu’à dissimuler la bande de sable qui remplit ses seaux. Mais, sa fourberie a fini par être découverte. Elle lui a même valu une arrestation et un procès. Elle a comparu ce jeudi, 9 novembre 2023, devant le tribunal correctionnel de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma) où elle a d’ailleurs reconnu sa forfaiture. Et, au terme des débats, le parquet a requis sa condamnation pour « escroquerie », rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Devant cette juridiction de première instance, Yarie Camara a plaidé coupable des faits mis à sa charge. Et, pour sa défense, cette mère de trois enfants a évoqué sa « pauvreté » et les difficultés qu’elle éprouve pour subvenir aux besoins de sa famille.

« Je vendais des savons. Je fais ça de façon traditionnelle, après je vais au marché pour revendre à Madina. Un jour, une dame m’a demandé pourquoi je ne mets pas dans les gobelets. J’ai répondu que si je fais ça, je n’aurais pas assez de bénéfices. Je l’ai fait une seule fois en trois douzaines, soit 36 boîtes. J’ai vendu et le reste j’ai mis dans la poubelle depuis le début de cette procédure. Dans les boites, on met le sable, après on met le savon dessus. J’ai vendu trois boîtes, dix mille par boîte, à trois personnes. Mais, les trois personnes ont été restituées les 10 000 francs. Personne ne m’a donné cette idée. J’étais en difficulté. Mon enfant était malade, c’est comme ça que j’ai tapé à une porte pour demander s’il y a des habits à laver. Celui qui est venu ouvrir m’a dit d’attendre, qu’il va aller demander le patron. Après, il m’a dit d’entrer. Une fois à l’intérieur, le patron m’a dit être prêt à me donner de l’argent, 500 000 francs, pour coucher avec moi. J’ai refusé, car je suis une femme mariée… C’est la pauvreté qui m’a poussée à faire ça. Certains savaient qu’il y avait du sable dans le savon et d’autres ne le savaient pas. Je reconnais que c’est de la tromperie. Quand je suis allée au marché, j’ai vendu à trois personnes. La première personne à se rendre compte qu’il y avait du sable dans le savon a appelé les agents. Je demande au tribunal de me pardonner, je ne recommencerai plus. Je l’ai fait à cause de ma fille. Avant les savons, je vendais des craies. Depuis toute petite, ma maman me donnait des craies à vendre. Mon mari ne travaille pas. Depuis que cette procédure a été déclenchée, je ne suis plus dans cette activité. Je suis actuellement avec une dame à Madina », a-t-elle expliqué.

Dans ses réquisitions, le ministère public a déclaré que « les éléments constitutifs de l’infraction d’escroquerie sont établis » contre Yarie Camara. Et, pour cette infraction, il a demandé au tribunal d’entrer en condamnation contre la prévenue.

« Madame Yarie Camara met du sable en bas et met en haut et aux bordures du savon. Elle avait conscience qu’elle trompait les gens. Le but des manœuvres frauduleuses c’était la tromperie… En plus des moyens frauduleux, il y a eu remise. Le résultat de cette remise, il y a eu des préjudices et elle a fait des profits. Même si votre mari ne travaille pas, vous ne pouvez pas agir de façon malhonnête… Pour la répression, condamnez Yarie Camara à une peine assortie de sursis. Ordonnez également la destruction de ses produits mis sous scellés », a requis le procureur audiencier, Siba Toupou.

Finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 30 novembre 2023 prochain.

Kadiatou Barry pour Guineematin.com 

Tel : 628286119

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