Traque contre Claude Pivi : Bah Oury suggère « l’implication des patriarches » pour une « solution sans violence »

Exfiltré le 4 novembre dernier de la maison centrale de Conakry par un commando lourdement armé, le colonel Claude Pivi (un des accusés dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée) est toujours en cavale. Cet officier militaire aguerri au maniement des armes et aux arts martiaux est encore introuvable, malgré la chasse à l’homme lancée pour le capturer.

A l’occasion de l’assemblée générale de son parti ce samedi, 11 novembre 2023, Bah Oury, le président de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG), a suggéré aux autorités d’éviter l’usage de la force et de faire recours aux patriarches (les autorités morales) pour résoudre ce problème.

« On veut que dans les prochains temps, que la Guinée résolve de la manière la plus claire, la plus nette, tous les conflits qui se sont accumulés depuis l’indépendance. Nous avons les moyens de le faire. Et, nous demandons à tous de concourir dans ce sens… Que les autorités morales, notamment les patriarches, puissent être impliqués, associés, pour trouver la solution à la question concernant le colonel Pivi. Parce qu’il y a les moyens de le résoudre sans pour autant utiliser la violence, utiliser les moyens répressifs, sans qu’il y ait d’intimidation. Les patriarches peuvent faire énormément, dans les meilleurs délais, en sauvegardant l’intégrité physique de tout le monde pour que le pays retrouve sa sérénité et son calme dans le cadre de cette affaire qui est particulièrement difficile pour la Guinée », a indiqué Bah Oury.

Cinq jours après l’attaque de la maison centrale, le gouvernement guinéen a mis à prix la tête du colonel Claude Pivi. Il promet 500 millions de francs guinéens à toute personne qui donnerait des renseignements permettant de mettre main sur ce fugitif réputé dangereux. Mais, pour le président de l’UDRG, ceci n’est pas une tradition guinéenne. Et, des abus peuvent être commis sur des personnes innocentes.

« Nous n’avons pas cette tradition. Et vous savez qu’avec ça, des abus peuvent être commis, des personnes innocentes peuvent être indexées, la délation peut amener à ce que n’importe qui puisse se retrouver dans une situation qui ne peut pas être expliquée. Parce que l’argent est un élément extrêmement dangereux. Et, ça ne nous permet pas de résoudre nos problèmes… Et, c’est la raison pour laquelle nous avons dit qu’il y a des méthodes qui ne coûtent pas grand-chose, mais qui permettent de résoudre des problèmes. Le colonel Pivi est une personnalité connue en République de Guinée. On sait les liens qui existent entre le colonel et sa famille et sa région. Il y a des canaux souterrains, à travers des personnes ressources, les autorités morales, qui peuvent permettre de résoudre ce problème sans un coup de feu », a confié Bah Oury.

Ibrahima Bah et Hassanatou Kanté pour Guineematin.com

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