Insécurité à Kankan : le commandant du camp militaire Soundjata Keïta charge les autorités judiciaires

Malgré les efforts des autorités et l’implantation d’une base de la Brigade anti-criminalité (BAC), l’insécurité ne faiblit pas à Kankan. Pour mettre fin à ce mal qui ronge la société, une rencontre de haut niveau a eu lieu ce lundi, 20 novembre 2023, au gouvernorat de Kankan. Elle a regroupé les autorités administratives, militaires et judiciaires, les structures de jeunesse ainsi que les chefs de quartiers de la commune urbaine. Le Colonel Mamadi Condé, Commandant du camp Soundjata Keïta de Kankan, a tiré à boulets rouges sur les autorités judiciaires qui libèrent des malfrats présumés, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Les attaques à main armée se multiplient dans la commune urbaine de Kankan. En seulement une semaine, quatre (4) attaques à main armée successives ont été enregistrées. Pour pallier ce phénomène qui continue de créer la psychose dans la cité, les autorités administratives, la jeunesse, les forces de défense et de sécurité ainsi que les chefs de quartier se mobilisent.

Colonel Mamady Condé, commandant du camp Soundiata Keïta de kankan

Au cours des échanges de ce lundi, le Colonel Mamadi Condé, Commandant du camp Soundjata Keïta de Kankan, n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer l’attitude de la justice en ce qui concerne la gestion des dossiers des malfrats présumés. « Nous sommes dans cette salle pour se dire la vérité et trouver une solution rapide pour lutter contre l’insécurité qui devient perpétuelle à Kankan. Mais, je crois que la justice doit prendre ses responsabilités. Je reçois des compte-rendu parfois qui font mal. Tout récemment, les services de sécurité ont arrêté trois malfrats, et après leur audience, toutes les preuves ont été établies contre eux. Après le départ de l’officier de police judiciaire, qui les a déposés à la maison centrale, un autre individu est sorti de nulle part pour venir demander de mettre ces personnes à sa disposition. Et c’est ce qui fut fait. Le directeur régional de la police s’est opposé et a demandé qu’on les ramène. Nous l’avons tous soutenu, parce que c’est choquant de voir les agents de sécurité mettre leur vie en danger pour procéder à l’arrestation des gens et qu’on les libère banalement comme ça. La deuxième, c’est le cas d’une fillette qui a été maltraitée en mettant le piment sur toutes les parties de son corps. Et quand ces gens ont été arrêtés, ils l’ont libéré aussi facilement. C’est la réaction de la grand-mère de cette fillette qui m’a choqué d’ailleurs », a déclaré le Colonel Mamadi Condé.

Mohamed Lamine Diallo, substitut du procureur près le tribunal de première instance de Kankan

Prenant la parole, Mohamed Lamine Diallo, le substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan, a reconnu les dénonciations du commandant de la région militaire, avant de s’engager à y mettre fin. « J’appelle cette réunion d’aujourd’hui, pour laver le linge sale en famille. Tout ce que le commazone a dit est bien vrai. C’est comme ça que ça s’est passé. Et quand c’est arrivé, nous avons pris des dispositions pour les ramener tous. Donc, nous nous engageons aujourd’hui devant l’opinion, qu’aucun détenu ne sera désormais libéré injustement », a-t-il promis.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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