La journée mondiale des pêcheurs est célébrée ce mardi 21 novembre 2023. En Guinée, cette journée est passée inaperçue de la part des autorités de la transition, plus préoccupées par d’autres choses. Dans la commune de Kaloum, le signe d’une quelconque fête ne s’est fait sentir dans les débarcadères de Boulbinet et de Téminétaye. Devant ce désintérêt pour ce secteur, des responsables des pêcheurs de Boulbinet sollicitent une rencontre avec le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya. C’est ce qu’a confié le doyen Sanyawa Soumah, coordinateur national des pêcheurs, dans un entretien accordé à Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les pêcheurs rencontrent d’énormes difficultés dans l’exercice de leurs activités. Mais, ils déplorent le manque de soutien de l’Etat pour leur permettre de se tirer d’affaires.
Dans ses explications, Mohamed Sylla, président du comité de développement du débarcadère de Boulbinet a donné les raisons de la non célébration de cette journée.
« Aujourd’hui, c’est la journée mondiale des pêcheurs et artisans. En Guinée, nous les pêcheurs, nous avons voulu fêter cela comme ça se doit. Faire quelque chose pour vulgariser nos lieux de pêche. Mais comme l’Etat n’a rien fait pour nous, on ne peut rien faire à l’heure-là. Donc, on ne peut pas sentir quelque chose pour cette journée. Nous sommes là, on ne travaille pas parce qu’on n’a pas de matériels de travail. Si on n’a pas de matériel de travail, comment allez vous faire la fête ? On ne peut pas fêter s’il n’y a pas d’argent. Il n’y a pas de travail, les moteurs qui sont ici ne sont pas de bons moteurs », a-t-il déclaré.
Au regard de cette situation, le président de cette structure demande vivement à l’Etat de venir à leur secours. « Nous, on demande à l’Etat de nous aider quand-même. Parce que si on n’a pas de matériels de pêche, comment on va pêcher ? On n’a pas de matériels de pêche à l’heure-là. Ils nous ont dit de changer les mono-filaments. Mais l’Etat ne nous a pas envoyé de matériels appropriés jusqu’à maintenant. Jusqu’à présent, on attend les filets. Ils ont envoyé une partie des filets, ils ont commencé à partager ça. Ça, ils ont envoyé de bons filets, de bon manteaux, et de bons gilets. Mais nous, on n’a pas encore reçu les moteurs et les filets. Et notre grand problème, c’est à partir des moteurs et des filets. Parce que pour changer les filets mono-filaments, il faut envoyer les filets normaux. Si les filets normaux ne sont pas là, on sera toujours obligé de pêcher avec les mono-filaments. Et nous les pécheurs, notre souhait aujourd’hui est de changer ce mono-filament pour le filet normal. A l’heure-là, dans nos eaux, ça a trop encombré avec le mono-filament. Les mono-filets sont coupés partout. Et quand le poisson vient trouver qu’un autre poisson est mort dans les mono-filets, il va fuir et partir loin. Donc, on a beaucoup de problèmes. Par rapport aux moteurs, on en a que des anciens. C’est pourquoi, on prie à l’Etat qu’il nous aide à avoir les matériels de pêche », a-t-il sollicité.
Pour résoudre les difficultés qui assaillent le secteur de la pêche artisanale, le vieux Sanyawa Soumah, chef des pêcheurs sollicite une rencontre avec le président Mamadi Doumbouya. Sa démarche a pour objectif d’expliquer au Colonel les difficultés auxquelles les pêcheurs sont confrontés. « Moi, je veux rencontrer le Colonel Mamadi Doumbouya pour lui expliquer nos problèmes. C’est moi qui commande 100 et quelques ports de la République de Guinée. Je commande tout. Moi, je veux rencontrer le président pour lui expliquer nos problèmes. Le colonel n’a qu’à venir chez moi. Je suis le coordinateur national des pêcheurs de la République de Guinée. Il n’a qu’à m’appeler et venir chez moi ici pour qu’on lui explique nos problèmes », a-t-il martelé.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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