L’annonce de la présence de terroristes présumés à Mandiana, entre-autres, « qui ne seraient pas menaçants », selon le procureur du tribunal de première instance de Kaloum, crée un malaise dans la ville. Le procureur Mamoudou Magassouba affirme qu’ils « viennent exploiter les mines, s’enrichir et partir ».
Dans les zones minières de Mandiana, des exploitants artisanaux disent vivre en harmonie avec les maliens et burkinabè, même si au centre-ville, des citoyens demandent de renforcer la sécurité. Tel est le constat fait sur place par le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
On note une présence massive d’étrangers dans les mines d’or à Mandiana, notamment en provenance de pays sous la menace des terroristes : Mali, Burkina Faso et Côte d’Ivoire. Ils s’y installent pour exploiter de l’or en respectant la réglementation.
Rencontrés dans leurs petits campements, plusieurs ressortissants du Burkina disent être en Guinée depuis plus de 3 ans et vivent là sans soucis. C’est le cas de Mohamed Ouédraogo, ressortissant Burkinabé : « je suis là depuis 3 ans. C’est ici qu’on travaille et c’est ici qu’on passe la nuit aussi. On fait tout ici. Je n’ai jamais été au centre-ville », a-t-il expliqué.
Des guinéens trouvés dans ce champ, transformé en véritable campement, disent ne pas être menacés par la présence de ces étrangers. C’est le cas de N’Faba Bérété. « Nous ne connaissons même pas de terroristes, ni la façon dont ils se comportent. En tout cas, moi j’ai fait 4 ans ici, mais personne ne m’a fait du mal. Les burkinabè et maliens qui travaillent ici ne sont pas menaçants. Ce sont eux d’ailleurs qui gardent ma maison de fortune », a fait savoir monsieur Bérété.
Des responsables de cette plantation où les étrangers exploitent de l’or habitent là depuis 5 ans. Ils balayent d’un revers de main les propos du procureur. Soloba Diallo est un d’entre eux. « Nous n’avons pas constaté la présence de terroristes ici. Sinon, les burkinabè et maliens qui sont là travaillent bien et sont tous connus et déclarés à la police. Nous sommes avec eux ici sans problèmes ».
Au centre-ville de Mandiana, des citoyens demandent plus de sécurité pour garantir la tranquillité de la vie publique. « Nous avons tous écouté à la télé l’annonce du procureur de Kaloum, et nous avons eu peur. Nous n’avons jamais constaté ça ici », a laissé entendre Franceila Souleymane Diakité.
De Mandiana, Mamadi Konoma Kéita pour Guineematin.com
