Conakry : témoignages poignants et inspirants à la 3ème édition de l’évènement TEDxbambeto

Fatou Sylla Souaré, directrice adjointe de l'agence

La troisième édition de la grande rencontre de TEDxbambeto a regroupé une série d’orateurs dans la journée d’avant-hier, samedi 25 novembre 2023, dans un réceptif hôtelier de Conakry. L’initiative vise à impacter positivement les jeunes et leur faire savoir que tout est possible pour celui qui a de la volonté. Placée sous le thème « Trajectoire », la cérémonie a connu des discours inspirants et émouvants de la part des participants venus d’horizons divers.

TEDxbambeto est un rendez-vous où on partage des idées novatrices, ingénieuses pour le bien-être de la Guinée. Selon des informations confiées à un reeporter de Guineematin.com, TEDxbambeto a pour vocation d’initier des conférences avec les esprits les plus brillants de Guinée qui parlent de leur trajectoire.

Sadjo Tounkara, organisateur titulaire d’une maitrise

À cette troisième édition, Sadjo Tounkara, l’organisateur, titulaire d’une maîtrise en diplomatie et détenteur d’une double certification en coaching professionnel et scolaire, a expliqué le sens de cette démarche. « Je suis ravi de me tenir devant vous aujourd’hui pour la troisième fois consécutive, pour l’événement TEDxbambeto, qui est une plateforme qui a constamment prouvé son importance dans la transformation de notre pays, par le partage des idées. Les rassemblement TEDxbambeto sont devenus des phares d’inspiration, un catalyseur de changement et c’est un honneur pour moi de faire partie de cette communauté mondiale. Le thème de notre événement d’aujourd’hui est Trajectoire, un concept qui résonne profondément avec chacun d’entre nous. La trajectoire symbolise notre chemin dans la vie, notre voyage depuis notre point de départ jusqu’à où nous en sommes aujourd’hui, ainsi que toutes les possibilités qui se présentent à nous », détaille-t-il.

Sékouba Kandja Kouyaté, grande figure de la musique guinéenne

L’artiste chanteur, Sékouba Kandja Kouyaté, « la pièce de rechange de Sory Kandja Kouyaté », selon ses propres dires, grande figure de la musique traditionnelle guinéenne, a livré un bref témoignage pouvant inspirer. « Moi, je n’ai cherché qu’à savoir lire et écrire à l’école. Je ne cherchais pas de diplômes, ça ne m’intéressait pas. Ce qui m’a vraiment intéressé dans la vie, c’est la musique. Le virus de la musique m’avait vraiment attrapé, même si mon père, de son vivant, n’acceptait pas que ses enfants chantent. Je faisais (3) mois sans aller à l’école », révèle-t-il.

Fatou Sylla Souaré, directrice adjointe de l’agence

Dans son intervention, Fatou Sylla Souaré, directrice adjointe de l’Agence du service universel des télécommunications et du numérique, a raconté son parcours. « Moi, à l’âge de 20 ans, je me suis retrouvée à affronter une famille très jeune. J’ai dû me redéfinir un chemin. Je voulais finaliser mon Master au Maroc et poursuivre au Canada. Mais par la faute du destin, je suis revenue en Guinée et j’ai trouvé le système LMD qui m’imposait de reprendre à zéro. C’est ce que je fis. J’ai perdu deux années. J’ai opté pour une nouvelle méthodologie avec une nouvelle spécialité, mais l’objectif est resté le même. Je passe mon Master en Guinée en génie informatique, c’était compliqué d’avoir un stage ou un job. J’ai fait mon CV et je suis entré dans une grande structure de télécommunications en Guinée. En étudiant, j’ai eu mon premier poste. Le destin est venu aussi me jouer un autre tour. Mon beau père m’a dit d’arrêter de travailler dans le secteur privé, mais d’aller dans le secteur public. C’est ce que j’ai fait. Mais grâce à mes compétences liées au numérique, je me suis frayée un chemin. Je me suis battue deux fois plus que les hommes pour réussir. Et aujourd’hui, je suis appelée à gérer l’Agence nationale du service universel des télécommunications et du numérique. J’ai fait des enfants à mon mari, mais j’ai aussi travaillé. C’était notre deal. Faire des enfants pour lui, comme il en voulait beaucoup, mais je travaille. J’ai 35 ans et j’ai déjà 5 enfants aujourd’hui, et je travaille pour mon pays », a expliqué Fatou Sylla Souaré.

Lamine M Dieng, diplômé en physique nucléaire

Contrairement à Fatou Sylla Souaré, Lamine M Dieng, diplômé en Physique nucléaire, est venu des quartiers pauvres pour se hisser au sommet. « Je viens d’un milieu pauvre. Ma maman était vendeuse au marché de Madina, ce n’était pas facile de grandir dans ce genre de conditions. Je mettais un plateau sur ma tête pour aller vendre jusqu’à ce que j’ai eu mon baccalauréat. J’ai bénéficié d’une bourse d’études en 1986 pour aller en Union Soviétique pour poursuivre mes études en Physique. Une matière que j’ai beaucoup appréciée depuis que j’avais 18 ans. Après une maîtrise là-bas, je suis allé aux Etats Unis pour y faire de la Physique nucléaire. Je suis le seul guinéen qui a fait Physique nucléaire aux États unis. Là-bas, j’ai parcouru beaucoup de labo américain en commençant par la NASA…. Je vous raconte tout ceci pour que vous compreniez que ma trajectoire n’a pas été facile, mais avec la volonté et le rêve, j’ai réussi. Chaque personne se décide elle-même », a laissé entendre Lamine M Dieng.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com 

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