La Liberté de la Presse en Guinée : un combat pour la survie

Mohamed Mara, journaliste

En République de Guinée, la liberté de la presse, pierre angulaire de toute société démocratique, subit de sévères attaques multidimensionnelles. Ces actes d’intimidation, de violence physique et les poursuites judiciaires abusives ciblant les journalistes et les médias sont désormais accompagnés d’une pratique insidieuse : le brouillage systématique des ondes radiophoniques, entravant la diffusion des voix indépendantes et diverses au sein de la population.

Le silence assourdissant des autorités, l’inaction complice

Face à ces menaces, les autorités militaires en charge du pays semblent demeurer indifférentes aux appels pressants en faveur de la préservation de la liberté d’expression. Elles refusent délibérément de protéger la liberté d’expression en adoptent une attitude aveugle et sourde qui déshonore toutes les luttes de nos devanciers pour une Guinée démocratique et trahissaient les engagements pris par serment sur le sacré et le légal.

La Haute Autorité de la Communication, organe en charge de garantir les libertés médiatiques, reste, quant à elle, inerte et semble omettre de prendre des mesures concrètes pour défendre les journalistes et les organes de presse. La gardienne rêvée du libre accès à l’information s’emmure dans un silence monacal, sans réponse concrète face à la menace grandissante pesant sur le corps et les organes de presse. Il n’est donc pas étonnant de voir des entreprise de presse, réduites a une vie d’indigence, disparaître de ce Landerneau.

Son silence devient complice, négligeant ainsi la défense des journalistes et des organes de presse en proie à une répression croissante. Cette situation laisse un vide préoccupant dans la protection des droits fondamentaux des médias et des professionnels de l’information.

Appel à la Solidarité de la Société Civile

Parallèlement, la société civile guinéenne, bien que représentant une diversité d’opinions, se trouve dans une impasse quant à l’unité d’action en vue de défendre une presse libre et indépendante. Cette fragmentation compromet sérieusement la capacité collective à faire face aux attaques contre la liberté de la presse, affaiblissant ainsi l’un des piliers fondamentaux de la démocratie.

Journalistes en Péril : L’Organisation, Dernier Bouclier

Dans ce climat hostile, il est impératif que les journalistes eux-mêmes s’organisent pour préserver leur indépendance. Unir leurs forces est essentiel pour renforcer leur résilience face aux pressions externes, tout en continuant de jouer leur rôle crucial de gardiens de l’information. Il demeure constant que la liberté de la presse ne se résume pas à la simple expression, mais également à l’accès à une information diverse et contradictoire. Cette union journalistique est primordiale pour garantir une presse libre, impartiale et essentielle à la vitalité démocratique.

La Liberté de la Presse, Un Combat Collectif

En cette période critique pour la Guinée, la liberté de la presse est à un tournant. Il est essentielle de se rappeler qu’elle est le socle même de la démocratie, la liberté qui complète et consacre les autres libertés. Sa fragilité est toujours le signe d’une nation fragile. Elle mérite tous les engagements et toutes les luttes. Ainsi, l’engagement coordonné de la Haute Autorité de la Communication, de la société civile et des journalistes est incontournable pour sauvegarder ce droit fondamental, garant d’une société informée, éclairée et démocratique.

Mohamed Mara, journaliste

Par Mohamed Mara

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