Les audiences se sont poursuivies ce lundi 4 décembre 2023 au compte du procès du massacre du 28 septembre 2009. L’ancien Contrôleur général de Police, Ansoumane Camara (Bafoé) est encore entendu à titre de témoin devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Au moment du massacre du 28 septembre 2009, Bafoé était sous-lieutenant à la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité (CMIS) de Camayenne. Les propos qu’il a tenus semblent avoir fait bouger les lignes, soutient maître Hamidou Barry, avocat des parties civiles, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Interrogé ce lundi, maître Hamidou Barry pense que le témoignage de Bafoé est déterminant pour la manifestation de la vérité, notamment sur le rôle joué par Toumba Diakité et Tiégboro Camara. « Il dit avoir vu de ses propres yeux le Commandant Toumba entré au stade avec des éléments ; qu’il a vu le Colonel Tiégboro avec ses éléments, entrés au stade. Mais ça, c’est très important. Si vous vous rappelez, ces deux accusés ont toujours soutenu qu’ils étaient venus sauver les leaders. Et Mr Camara (Baffoé) dit que c’est quand ces bérets rouges sont entrés que des tirs de sommation et des tirs à bout portant ont commencé. Donc ça, c’est un élément important pour le parquet, c’est un élément important pour nous. C’est une preuve que ce sont les bérets rouges… et tout le monde sait qui dirigeait les bérets rouges. Dans un témoignage, il faut chercher à avoir, même si c’est un seul élément, c’est comme le cas du Général Oumar Sanoh. C’est lui seul pour le moment qui nous a donné la piste concernant les disparus parce que c’est lui qui a affirmé ici qu’il y avait 157 corps, et que ces corps étaient dans des camions, et que ces camions étaient au camp Samory Touré. Malheureusement, il dit que ce sont les chauffeurs qui ont pris leurs responsabilités et ont envoyé les corps à une destination inconnue. Si le parquet, voire le tribunal poussent les investigations, un jour on saura où sont les disparus… Son témoignage n’est pas mal, j’ai eu beaucoup d’éléments. Il a abandonné son procès-verbal, mais ce qui est important, c’est ce qu’il a dit devant la juridiction de jugement. Et je rappelle que quand un témoin varie, ce sont des risques pour faux témoignage. Quand vous regardez, quelque part, il y a une réserve pour dire toute la vérité », a dit Me Hamidou Barry, avocat des parties civiles.
Le procès, qui a été suspendue avant l’heure de la pause habituelle pour manque d’électricité, n’a toujours pas repris. Le courant fait des va-et-vient…
Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com
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