Interdiction des spectacles sur les plages à Conakry : des réactions à Rogbané et à Tidem « la Jetée »

À Conakry (la capitale guinéenne), les plages sont des endroits très prisés pendant les fêtes de fin d’années. Plusieurs jeunes y vont pour réveillonner dans une ambiance festive. Mais, ces dernières années, les autorités de la ville ont pris pour habitude de refroidir les ardeurs et les instincts festifs des jeunes par des mesures d’interdictions qui touchent même l’organisation des concerts sur ces sites touristiques. D’ailleurs, les mêmes interdictions ont été annoncées le 8 décembre dernier par la gouverneure M’Mahawa Sylla dans un communiqué. Les gestionnaires des plages de la capitale guinéenne redoutent une baisse drastique des fréquentations et de leurs revenus.

A la plage de Rogbané (sis au quartier Taouyah) où un reporter de Guineematin.com s’est rendu ce 12 décembre 2023, les gestionnaires sont à la quête d’un plan de secours pour attirer la clientèle. L’interdiction des concerts n’y a pas été une surprise, même si Roland Tandy Camara, administrateur général de ladite plage, s’attendait à plus de compréhension de la part des autorités de Conakry.

Roland Tandy Camara, administrateur général de la plage Rogbané de Taouyah

« Moi déjà je ne suis pas surpris, puisque des années se sont passées et il y a eu toujours les mêmes interdictions. Donc, cette année je n’espérais pas grand-chose, même si c’est un peu frustrant de ne pas pouvoir organiser une activité culturelle pour les visiteurs qui viendront sur la plage. Ça aura beaucoup d’impact sur notre activité et sur le rendement, parce que la clientèle s’attend à ce qu’il y ait une activité, une fête, même si ce n’est pas une fête grandiose, mais au moins une activité culturelle qui puisse les agripper sur la plage. Nous, nous avons prévu de faire la décoration. Décorer d’une manière splendide pour qu’au moins quand la nuit tombe, qu’on puisse avoir de la lumière sur la plage et en toute beauté qui va attirer les gens. En dehors de cela, nous allons innover en faisant de l’acoustique pour égayer et faire vivre des moments forts à nos clients qui seront là. Je pense bien que cela n’est pas interdit. Car les gens vont jouer juste avec de la guitare entre les clients juste pour les égayer. Donc, on va prévoir cela pour célébrer la fête de fin d’année en beauté avec les clients et visiteurs », a dit Roland Tandy Camara.

A la plage Tidem (communément appelée : La Jetée), cette interdiction des concerts sur les plages a été accueillie avec beaucoup de tristesse. Mais, Mamadi Doumbouya, administrateur de ladite plage Tidem, pense déjà à des décorations éblouissantes pour attirer la clientèle.

Mamadi Doumbouya, administrateur de la plage Tidem, la Jetée

« C’est avec un sentiment de tristesse que nous avons appris la dernière fois l’interdiction d’organiser les événements sur les plages. Mais, à ce qui suit, nous nous sommes réjouis de la décision par rapport aux différentes règles qui ont été dictées dans l’interdiction. Depuis l’année dernière, on a continué à se mettre en conformité avec cette décision d’interdiction d’événements sur les plages. On avait à l’idée de préparer certains événements, mais malheureusement, avec l’interdiction, tout ça là, on va le mettre à la prochaine inchallah. Nous prions que l’année prochaine soit la bonne. Donc, comme je l’ai si bien dit, c’est des sentiments un peu de tristesse… Certes, cette décision aura un peu d’impact négatif sur nos revenus. Vous savez que c’est en décembre que nous faisons beaucoup de rendement. Parce que même si chacun organise des petites fêtes chez soi, mais quand il y a des événements exceptionnels sur les plages, les gens viendront massivement assister. Mais comme c’est une décision qui est générale pour tous, je suis sûr et certain que c’est une question de sécurité… Mais, ce qui est sûr, on a prévu des choses pour nos clients qui seront là, qu’ils sachent qu’ils trouveront la plage animée à notre façon afin de les accueillir en beauté à la fête de fin d’année », a expliqué Mamadi Doumbouya.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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