Naboun (Siguiri) : plus de 40 localités sans réseau téléphonique, les citoyens racontent leur calvaire

Dans la sous-préfecture de Naboun, préfecture de Siguiri, plus de 40 localités (districts et secteurs et hameaux) ne sont pas couvertes par le réseau téléphonique. Les populations locales parcourent des kilomètres pour passer un appel. Il y en a qui montent dans les arbres pour avoir un réseau de qualité. Au micro d’un journaliste de Guineematin.com déployé sur les lieux, ces citoyens ont exprimé leur cri de cœur.

Entourée d’une chaîne de montagne, la sous-préfecture de Naboun est située à 85 kilomètres de la ville de Siguiri, avec une population estimée à 33 000 habitants. Elle compte 16 districts et 43 secteurs. Les activités principales reposent sur l’agriculture et l’élevage. Les deux tiers de ses habitants vivent derrière la montagne, une zone non couverte par le réseau téléphonique. Pour effectuer des appels, les populations sont obligées de parcourir plusieurs kilomètres. Par endroits, ils montent dans les arbres pour accéder au réseau. Une situation préoccupante pour ces citoyens, qui se considèrent comme des oubliés de la République.

« Nous sommes dans le noir. Pour avoir le réseau téléphonique, on est obligés de parcourir des kilomètres. Le réseau n’est pas stable dans ces endroits. Parfois, tu peux passer des heures voire un jour d’emblée sans pouvoir effectuer un appel. Nous avons cette énorme difficulté à la frontière ici. Il y a environ plus de 10 000 personnes qui ont l’âge d’avoir un téléphone qui sont privées du réseau », déplore Madjan Mady Traoré, président du district de Balenda.

Le district de Djinko vit également la même situation. Ses habitants sont contraints de prendre leur mal en patience.  « Le manque de réseau (téléphonique) nous fatigue beaucoup aujourd’hui. Quand une réunion est convoquée par exemple, pour avoir l’information, c’est tout à fait des problèmes, parce qu’il n’y a de réseau téléphonique. C’est à travers des lettres qu’on nous informe, et cela aussi retarde parfois. Notre souci majeur aujourd’hui, c’est comment avoir le réseau », a fait savoir Djéli Moussa Traoré, le président de la jeunesse de cette localité.

Ciré Sékou Kamissoko, habitant du secteur de Sembekoro, tend la main aux autorités pour qu’une solution soit trouvée à ce problème. « Le gouvernement guinéen doit penser à nous. Nous sommes aussi des fils de ce pays. Nous méritons la route, l’eau potable, le réseau téléphonique comme les autres Guinéens. Nous demandons au gouvernement de nous aider sinon nous sommes vraiment oubliés et nous souffrons énormément », a-t-il sollicité.

Les localités non couvertes par le réseau téléphonique sont entre autres, Balenda, Djinko, Kodjou, Sembekoro, Condèla, Condèbou, Tomboni, Silabada, Dassaba, Mankronikoro, Bougoudakouda, Kolendibilen, Manankoro, Contakourouma, Tombogbè, Tombokourouma, Boundjakaïna, Sagnadanfrou, Frougouba, Soyah, Hafia,Badala, Sianinkoro, Sammakodola, Lèbado, Goungouféré, Djingommossonin, Kolenkoro, Doukari, Komourounifè, Kèmindala, Tamba 1, Tamba 2, Tamba 3, Djabata, Kouroussabantè, Tèmabougouda, Farada, Kamakono, Kouroubada, Gnagnanta, Dinfoya, Nèdèkoro, Sabalya, Komakodo…Ces villages ont une population estimée à plus de 15 000 habitants. Elles sont situées à plus de 115 kilomètres de la ville de Siguiri.

Au-delà du manque de réseau téléphonique, ces zones agricoles sont également confrontées à un problème de routes, d’eau potable, d’infrastructures scolaires et sanitaires.

De retour à Siguiri, Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com 

Tel: 00224 621144891

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