Kankan : 34 cas de viol enregistrés en 2023 (OPROGEM)

Lieutenant-colonel Salahdine Diallo, chef d'antenne de l'OPROGEM à Kankan

La région administrative de Kankan l’une des régions du pays où le phénomène de viol et de violences conjugales est en parfaite croissance. Malgré les nombreuses séries de sensibilisation de la part des autorités, ces fléaux y persistent toujours. Au cours de l’année 2023, plus de 30 cas de viol ont été enregistrés dans la région (dont 15 cas dans la préfecture de Kankan), a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon l’OPROGEM, les cas de viol ont baissé en 2023 dans la région de Kankan (comparativement à l’année 2022). Mais, malgré cette baisse n’est pas un motif de soulagement.

« Au compte de mon service, nous avons enregistré au cours de l’année écoulée 34 cas de viol dans la région. Quand je dis dans la région, il s’agit des cinq (5) préfectures, à savoir : Kankan, Siguiri, Mandiana, Kouroussa et Kérouané. Il y a aussi des signalements. Souvent, il y a des personnes qui sont signalées dans les familles, dans des coins et recoins de la région, mais on n’arrive pas à les retrouver pour l’instant. Cette année il y a eu une petite baisse des chiffres, mais pour moi cela n’est pas une baisse. Car, 34 cas de viol, ce n’est pas petit quand-même », a dit lieutenant-colonel Salahdine Diallo, le chef de l’OPROGEM à Kankan.

Au-delà des cas de viol, plusieurs cas de violences conjugales et domestiques ont aussi été signalés dans la région.

« Par rapport au violences conjugales et domestiques, c’est-à-dire violence physique entre mari et femme, nous avons reçu 12 cas. Les maris commencent à comprendre. Avant, c’était beaucoup. Mais, là quand-même, avec les sensibilisations et les différentes interpellations des maris qui blessent leurs femmes, les chiffres ont trop baissé », a indiqué le lieutenant-colonel Salahdine Diallo.

Pour lutter contre ce fléau, cet officier de la police judiciaire recommande des mesures sévères contre les auteurs de viol.

« Parfois, nous voyons à la télé des auteurs de viol [condamnés] à 2 ans, ou 3 ans. Ça, c’est un peu choquant. Parce que le viol est un acte criminel. Donc, celui qui a violé normalement doit subir des conséquences, il doit être jugé à la hauteur de son acte. Si quelqu’un viol une fille de 12 à 13 ans, et qu’on le condamne à 2 ans, le jour où il va sortir, il va toujours continuer à faire ce qu’il l’habitude de faire, et encouragé d’autres personnes », a déclaré le lieutenant-colonel Salahdine Diallo.

De Kankan, Souleymane Kato Camara pour Guineematin.com

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