Crise de carburant à Conakry : la circulation fortement impactée, plusieurs citoyens dans la galère

Près de trois semaines après l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry, les Guinéens peinent toujours a trouvé du carburant. Dans les stations-services de la banlieue de la capitale guinéenne, des files interminables de véhicules et de motos sont présentes. La plupart des usagers sont à la quête de l’essence, une denrée qui se fait de plus en plus rare. Et, cette rareté affecte sérieusement le transport urbain.

Au rondpoint de la T7 (dans le quartier Sonfonia) où un reporter de Guineematin.com s’est rendu dans la matinée de ce vendredi, 5 janvier 2023, une foule de citoyens s’y trouve. Ils sont tous à la quête de l’essence ou d’un moyen de transport (taxi et tricycle). Et, quand un taxi apparaît, c’est une bataille pour l’occupé. Les gens se bousculent à tout bout de champ pour tenter de s’engouffrer les quelques rares taxis qui circulent encore. Ibrahim Chérif, étudiant à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, est arrêté à ce rondpoint depuis 7 heures. Et, il craint de perdre une évaluation à cause du retard qu’il pourrait accuser.

« Depuis 7 heures je suis là, mais il n’y a pas de véhicule. Et ça encore, c’est depuis le retour des congés. On revient des congés, donc ça va être chargé à la fac. Il peut y avoir des évaluations et des exposés en classe, et moi je suis voilà sans voiture pour aller à l’université. S’il y a évaluation à notre insu, ce n’est pas facile pour nous de nous rattraper. Certains professeurs se fichent des excuses, des motifs que nous leur donnerons. On a des bus, mais il n’y a pas de carburant. C’est vraiment difficile actuellement », a-t-il dit.

A la quête quelques litres d’essence, Kaba Mory, étudiant de l’université de Kindia, attend à la station T7 depuis 5 heures. Et, jusqu’à l’heure du passage de notre reporter sur les lieux, il n’avait encore obtenu aucune goutte.

« Depuis 5 heures je suis là. J’ai dormi tardivement et tôt je me suis levé pour venir chercher du carburant. Mais, ça fait pratiquement 3 heures que je stationne ici. Rien ne bouge, on stagne. Je m’étais dépêché pour avoir du carburant et rentrer vite à la maison pour permettre à ma mère d’aller à un décès. On en a eu la nuit et elle veut vraiment y aller. Vous m’avez trouvé assoupi, je dormais, c’est juste que je ne sais pas comment dire à ma mère que je n’ai pas de carburant pour lui permettre d’aller au décès », a confié Kaba Mory.

Abondant dans le même sens, Alhassane Diallo dénonce le « manque de professionnalisme » des pompistes.

« Avant de venir ici, j’avais parcouru deux stations : Fossidet et Foulamadina. Mais, jusqu’à présent, rien ne bouge ici. Je suis sorti à 5h30, et me voilà sans solution. Si je me permets de rester ici pour chercher l’essence, c’est parce que je dois travailler pour nourrir ma famille à la maison. Que l’État prenne ses dispositions pour vraiment résoudre ce problème, nous en offrons. J’espère aussi qu’il interviendra aussi auprès des responsables de stations pour qu’ils soient justes. Ça fait deux fois que je ne gagne pas d’essence à cause du manque de professionnalisme des pompistes », a-t-il dénoncé.

Mamadou Baïlo Diallo pour Guineematin.com

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